En bonne santé ou affecté d'une maladie cardiovasculaire (MCV), chacun pourrait bénéficier de la consommation régulière de poissons gras, rappelle cette étude présentée lors de la réunion EuroPRevent 2012, organisée à Dublin, à l'initiative de l'Association européenne pour la prévention et la réhabilitation cardiovasculaire (EACPR) et la Société européenne de cardiologie (ESC). Accroître ses apports en oméga-3 pour optimiser sa prévention primaire et secondaire est le conseil destiné par ces chercheurs, tout particulièrement aux personnes qui n'aiment pas le poisson.
Car leur colloque «A fish a day keeps the doctor away », centré sur la maladie cardiovasculaire (MCV) confirme les bénéfices des acides gras oméga-3, dont l'acide eicosapentaénoïque (EPA) et l'acide docosahexaénoïque (DHA) présents dans la chair des poissons gras comme le saumon, le maquereau, le hareng, la truite ou les sardines. « Les acides gras oméga-3 sont très importants pour la santé humaine, pour la prévention des MCV et des maladies neurologiques ou pour l'immunité. Les professionnels de santé ont un rôle clé à jouer pour éduquer le public sur les effets bénéfiques du poisson dans le régime alimentaire», rappelle Philip Calder, biochimiste et nutritionniste à l'Université de Southampton (UK).
Omega 3 et MCV, une association parfois controversée : Les auteurs rappellent que la première association entre la consommation d'oméga-3 et l'incidence des maladies cardiovasculaires a été constatée dans les études épidémiologiques des années 70 lorsque des chercheurs danois (Bang et Dyerberg) ont découvert une incidence de l'infarctus du myocarde 10 fois plus élevée dans la population danoise que chez une population du Groenland qui se nourrissait de viande de baleine et de phoque exceptionnellement riche en oméga-3. Ensuite de nombreuses études ont confirmé leurs bienfaits en prévention des MCV (Le « Diet and Reinfarction Trial (DART) »-1989, Le « Gruppo Italiano per lo Studio della Sopravvienza nell'Infarto (GISSI) Prevenzione trial »-1999 puis la « JELIS study »-2007. Mais voilà qu'en 2010, 3 grandes études, Alpha Omega, OMEGA, et SU.FOLOM3 ont abouti l'absence de preuve des bienfaits des oméga-3 sur le risque d'événements cardiovasculaires. Selon l'auteur, ces études présentaient des biais méthodologiques.
Les dernières lignes directrices européennes sur la prévention des maladies cardio-vasculaires recommandent la consommation de poisson gras au moins deux fois par semaine. Pour les personnes qui préfèrent opter pour des suppléments, explique le Dr Calder, il est préférable de choisir des huiles oméga-3 de qualité. Chacun devrait consommer 1g d'oméga-3 par jour pour en tirer des effets bénéfiques. Mais, consommer du poisson gras est bien plus bénéfique que de prendre des capsules d'oméga-3. « Les poissons contiennent toutes sortes d'éléments nutritifs comme la vitamine D, le sélénium et l'iode qui sont également bénéfiques contre les maladies cardiovasculaires. Les oméga-3, explique le Dr Calder, peuvent exercer une grande variété d'actions sur la physiologie et la fonction cellulaires :
· Ils sont anti-inflammatoires et peuvent donc réduire les processus inflammatoires sur les parois des vaisseaux et donc réduire le risque d'athérosclérose.
· Ils présentent un effet anti-arythmique. La présence d'acides gras oméga-3 dans les cardiomyocytes, les cellules musculaires du cœur, diminue l'excitabilité électrique et module l'activité des canaux ioniques et contribuent ainsi à prévenir les arythmies.
· Les oméga-3 contribuent également à réduire les triglycérides.
Source: EuroPRevent 2012 A fish a day keeps the doctor away
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