Dans le creux de ta main

Par Mathylde

“La tendresse et l’amour étaient passés d’abord par l’écriture. Ils s’étaient aimés dans le texte, avant de se toucher. Les mots survivaient longtemps au désir. Ils aimaient autant, l’un que l’autre, les mots et la musique. L’impalpable les faisait vibrer. Ils avaient besoin d’être électrisés. Ebranlés. L’ordinaire ne les intéressait pas assez, c’était leur faiblesse. Ces tendres baisers virtuels l’avaient bouleversée physiquement.”

Je crois que je ne lirai plus les romans d’amour épistolaires via mails ou textos…. Ce n’est pas qu’à chaque fois je m’attende à retrouver quelque chose des Liaisons dangereuses mais au moins de belles tournures plutôt que de pâles copies des SMS envoyés par des adolescents…

Dans le creux de ta main (où se trouve donc le téléphone portable) est un roman mettant en scène les retrouvailles entre une star remplissant Bercy, Baptiste Rapallo et la directrice de l’institut des sciences philosophiques, morales et politiques.

Ces deux personnages se connaissaient depuis l’enfance mais s’étaient perdus de vue depuis le succès phénoménal de Baptiste. Leur histoire commence dès le début du roman, par des échanges de SMS ( les lettres étant réservées aux fans écrivant au chef d’orchestre… ) du type “JE T’M TOUT COURT” ou encore “Tu peux venir les pieds nus, j’ai jonché le sol de pétales de roses”. L’appel désespéré de Marie, se languissant de son amour est simplement condensé dans le texto “BAAATIIIISSTEUEUEU !!! !!!” (j’en connais un qui aurait été agacé de voir que la lettre “p” était passée à la trappe… ). Vous l’aurez compris, j’ai été assez déçue de lire ces clichés !

Tandis que l’amante, Marie, accumule les soucis professionnels, toute à son amour retrouvé, Baptiste est plus “volage”, quoique “fidèle”, probablement dans son esprit seulement. Mais comment faire le deuil d’une relation amoureuse quand on a l’impression que l’autre fait partie intégrante de soi ? J’ai regretté que cette référence implicite au mythe platonicien de l’androgyne ne soit pas davantage développé, l’auteur n’évoquant que l’idée des âmes jumelles.

Le roman se lit assez vite, assez facilement aussi, n’étant composé que de phrases très courtes. Paradoxalement, ce livre m’a donné la motivation nécessaire à avancer dans ma lecture de La Recherche du temps perdu… c’est déjà pas si mal !

Billet rattaché au challenge amoureux de l’Irrégulière, catégorie libre et au challenge Des mots et des notes d’Anne.