Morceaux choisis - Anonyme du XVe siècle
Par Claude_amstutz
Si je possédais deux cheveux de toi, Que l'on croirait d'or, telle est leur blondeur, J'aimerais narguer la Cour en douceur. Je voudrais bien me broder un bonnet Plein de coraux tout petits et de perles, Avec les fils d'or de tes cheveux mêmes. L'ami Tristan, appâté par le gain, Les prenant pour de l'or, non sans raison, M'attraperait pour me mettre en prison. Et j'y ditais dans un éclat de rire: Ce sont les cheveux de celle que j'adore; Salut mon gars, si tu y vois de l'or.
Anthologie bilingue de la poésie italienne (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1994)
image: Mariano Salvador Maella, Vénus remettant sa ceinture à Junon (vers 1786)