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Le règne des insoumis

Publié le 17 mars 2008 par Jlhuss

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Globalement, à léchelle Nationale, avec le “correctif” local, 2 points d’écart (49,5% contre 47,5% des voix avec une abstention record) permettent à la gauche d’infliger une belle déculottée en terme de villes conquises à la droite. Bayrou et son MoDem ont largement participé à la confusion. Le PS n’a pas gagné sur un contre-projet mais sur le blues des Français. Ce blues il s’enregistre essentiellement dans le niveau très élevé des abstentionistes. Par rapport à l’élection présidentielle de l’an dernier, grand moment de mobilisation citoyenne, les consultations de ce printemps ont été mal aimées.
Nombre d’électeurs qui avaient voté pour Nicolas Sarkozy en mai 2007 n’ont pas jugé utile le déplacement. Une des clefs du scrutin est là et pas ailleurs, de nombreux suffrages populaires hier conquis par Nicolas Sarkozy ont manqué à ses “thuriféraires”. Ces derniers, loin de regarder leurs propres insuffisances, ont tendance à lui faire porter le chapeau de leurs défaites. C’est à mon avis un peu court comme explication. En effet une autre m’apparaît importante, la mauvaise gouvernance de l’UMP.
Sa solidité au moment de l’élection présidentielle a été un facteur de succès pour Nicolas Sarkozy en face d’un PS désorganisé. C’est le contraire actuellement. Ainsi dans notre département, il est évident que les désunions, les candidatures “sauvages”, les impréparations en amont sont responsables des échecs les plus marquants. A ce titre la désignation des candidats, laquelle demeure très confidentielle et “notabilisée”,  n’est pas un facteur de mobilisation efficace. On ne peut pas à la fois s’affirmer “populaire” et continuer à se gérer en interne “à la papa” A vouloir toujours conserver deux fers au feu on encourage les candidats incontrôlables responsables de deuxièmes tours ingagnables.
Cette situation aujourd’hui évidente à l’UMP, pourrait demain s’inscrire à l’ordre du jour du PS. Il va devoir maintenant dépasser le stade de la protestation. Il lui faut aborder celui de la proposition d’une politique alternative globale pour le pays. Il lui faut, c’est  non moins redoutable, désigner son nouveau premier secrétaire. Une désignation qui comporte en filigramme celle du futur candidat à la présidentielle à moins que des statuts remaniés ne précisent tout à coup, que le candidat naturel sera dorénavant le directeur du FMI !  Je ne suis pas certain que la bonne dame de Poitiers l’entende de cette oreille et les temps qui viennent ne seront pas “jours tranquilles” dans un parti maintenant bourré à craquer de “notables locaux” et souhaitant le rester, futurs “insoumis” en perspective..
Je terminerais par une anecdote très locale. L’un des hauts responsables de l’UMP dans l’Yonne m’expliquait hier soir, évoquant la perte d’une ville moyenne du  nord  du département : “Les mêmes qui l’ont fait gagner il y a 7 ans,[la maire sortante] ont été les artisans acharnés de sa défaite !”  Il semblait outré d’un tel “revirement” pour lui inconcevable. Outre le fait que cela ressemble “fort” à la démocratie, la seule question qui vaille ne serait-elle pas … Pourquoi ces citoyens, “versatiles” selon lui, ont-ils ainsi changé d’avis ? Le “zapping” existe mais il n’explique pas tout.

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