Si vous avez travaillé sur des problématiques digitales avec des marques à forte valeure immatérielle ou avec une histoire riche, vous avez probablement déjà été confrontés à ce problème : l’envie d’ouvrir l’univers de marque au public.
De sortir la richesse des contenus que possède la marque, casser ses archives (au sens figuré) pour écrire son histoire sur le web. Et ainsi, donner au gens plus de clés pour comprendre la marque, son ancrage historique et social.
Les consommateurs aiment ça. Ce n’est pas un hasard si le concept store de Coca Cola pour ses 125 ans a été un succès. Des marques telles que Coca, Danone ou encore les marques de luxe, ont une histoire qui intéresse les gens. Ce sont des marques pop culturelles qui sont directement liées à notre société et ses changements.
Mais le problème est toujours le même : organiser, trier et scénariser ce contenu. Le sortir des archives et le mettre à disposition du public. Opposition du service machin qui se tire la bourre avec le service marketing qui lui même se tire la bourre avec le service comm… Quels contenus, pour quelles communautés ? Sur quelles plateformes ? À quelle fréquence ? On pinaille, pinaille et pinaille et finalement, rien ne sort. Ou si peu. (Attention, je ne dis pas que ces questions ne sont pas importantes !)
Je parle assez peu de communication institutionnelle sur 40 centimes. Et pourtant, les villes (voire les Etats) ont un problème assez similaire à ce type de marque.
Je profite donc de la récente ouverture des archives de New York pour évoquer le sujet.
Ce ne sont pas moins de 870 000 photos, vidéos, enregistrements audio etc.. qui ont été mis à disposition du public via un site internet qui recense et classe tout ce contenu sur New York.
N’est-ce pas une idée merveilleuse ? Je suis personnellement un amoureux de Paris. De son histoire, de sa vie, de sa démographie, de ses habitants (oui, enfin pas tous et pas tous les jours hein !!).
Cette ville à un patrimoine incroyable ! Sur tous les plans : historique, économique, social, “sociétale”…
Un patrimoine qui dort tranquillement dans les archives de l’Hôtel de Ville, de la BNF et des Archives Nationales.. SIC.
L’histoire de Paris intéresse la population bien au delà de sa simple première couronne. En témoigne les succès fous des livres Métronome (et Métronome illustré) et de l’émission du même nom. Je pense également à l’exposition Les Halles qui s’est tenue à l’Hôtel de Ville.
Paris, en exploitant ses archives, aurait l’occasion de communiquer comme jamais sur sa ville. Raconter Paris, c’est créer un storytelling passionnant qui permettrait de façonner un peu mieux l’image du Paris de demain. Ce serait l’occasion de communiquer sur les chantiers futurs en racontant le passé (je pense notamment aux Halles).
Créer une plateforme permettrait de créer une communauté de passionnés autour de l’histoire de Paris. Entretenir une conversation avec cette communauté, dialoguer, l’impliquer dans les décisions serait une façon nouvelle de créer un lien fort, direct et permanent avec les citoyens.
On ne cesse de répéter aux marques qu’il faut renouer avec l’émotion, avec leur raison d’être et d’exister. Il en est de même pour les villes. Renouer avec, non pas ses consommateurs, mais ses citoyens. Créer un lien, dépasser les clivages, le communautarisme pour parler de ce qui intéresse tout le monde : comment était façonné la ville dans laquelle je vis aujourd’hui ? Comment le sera-t-elle demain ?
J’applaudis l’initiative de New York et encourage TRES VIVEMENT Paris à en faire de même en poussant le concept plus loin. Ne pas faire de la plateforme une simple vitrine de la ville, mais un livre interactif vivant, multi-supports (on et offline)
Ça demande des moyens, mais surtout de la volonté. Une volonté qui doit être centralisée au plus haut échelon si elle veut devenir véritable.
En attendant, on peut compter sur des initiatives citoyennes, à l’image de l’excellent blog Paris Unplugged, qui retrace au fil des jours, des événements marquants de la ville de Paris, le tout illustré par des clichés d’époque.
J’adore.
Source : @jeanallary & docnews