Nous somme le 31 décembre. Antoine, jeune homme dépressif, convie Sandrine à passer la soirée à ses côtés avant, lui annonce t-il, de mettre fin à ses jours. Antoine est amoureux de Sandrine. Mais Sandrine, qui débarque en panique apprêtée en poulpe pour cause de soirée déguisée imminente, ne le connaît pas. Antoine a des révélations à lui faire, et la soirée va aller de surprise en surprise...
Voici en substance le pitch de "Meilleurs Voeux", la nouvelle pièce de Carole Greep ("J'aime beaucoup ce que vous faites"), non dénuée de qualités, qui a malheureusement bien du mal à convaincre. Et ce pour une raison essentielle : l'auteur peine à choisir un registre. Cela démarre comme du café théâtre pur, qui pourrait être efficace malgré quelques répliques parfois un peu faciles. Suffisament barré en tout cas pour faire mouche. Cela se poursuit sur un ton moins léger, presque grave et inquiétant, même si l'humour est toujours présent, et se termine du côté de la comédie romantique...
Par voie de conséquence, metteur en scène, comédiens et public hésitent également, que ce soit dans leurs propositions ou l'attitude à adopter... Eric Guého (Antoine) et Juliette Galoisy (Sandrine) mettent près d'une heure quinze à jouer dans la même pièce. Le premier se trouve dès le départ dans une énergie, une sincérité et une tension dramatique certes fort justes mais en décalage total avec l'abattage de la seconde. L'indéniable force comique de la comédienne, qui du coup paraît surjouer, tombe à plat, et les vannes provoquent au mieux des sourires crispés. David talbot, à la mise en scène, ne parvient à donner une cohérence à l'ensemble que lors des vingt dernières minutes, teintées d'une plaisante folie douce.
Tout cela s'avère regrettable, car il y a du bon dans le travail de Carole Greep, et les deux interprètes sont talentueux. Mais force est de constater qu'en l'état la mayonnaise ne prend pas.
Photo : Lot