Ce vote est probablement une pierre de plus dans la recomposition annoncée du paysage politique. Elle promet le développement d'une force centriste d'autant plus puissante que l'UMP risque d'être de plus en plus attirée sur les terres du Front National. Une attirance, d'une certaine manière paradoxale, puisque le FN reste, malgré le score de Marine LePen, une force faible. Il ne sera probablement pas en mesure de consolider ses résultats à la Présidentielle. Parti sans élus, sans militants locaux, sans moyens financiers, qui suscite encore une forte répulsion, il aura d'autant moins d'élus aux prochaines législatives que beaucoup de ses électeurs les plus déterminés se réfugient volontiers aux élections intermédiaires dans l'abstention.
On a beaucoup dit que le FN pouvait casser la droite. Et si c'était Bayrou? Au scénario d'une droite populaire qui se rapproche d'un FN repeint, j'opposerai un autre scénario : celui d'une droite parlementaire, aiguillonnée par le FN, qui, à l'image de Nicolas Sarkozy et de beaucoup de ses électeurs, glisse de plus en plus vers les thèses populistes, dont se détachent un à un les "humanistes", les néo-gaullistes… qui se réunissent autour de formations de centre-droit proches du centre de Bayrou.