On a trop de travail : boutons les employeurs immigrés hors de France !

Publié le 04 mai 2012 par H16

La France est un pays merveilleux ou tout le monde est de plus en plus égal. Et comme on ne peut pas rendre tout le monde riche, on a trouvé qu’il était plus simple de rendre tout le monde pauvre. Ainsi, pas de jaloux ! Habile, non ? Et pour cela, quoi de mieux que de rendre le travail illégal ?

Bien évidemment, pour que la société puisse encaisser une telle révolution en profondeur, il faut y aller progressivement.

Tout comme la cuisson du homard ou du crabe, on fera en sorte que chaque étape soit la plus bénigne possible. Ce n’est que l’empilement de ces étapes, de façon ininterrompue, qui permettra d’atteindre le but qu’on s’est fixé : un égalitarisme millimétré avec de bons gros morceaux de collectivisme forcé dedans. Miam !

Une méthode simple est bien sûr de miner, par petits coups de burin législatif, les fondements de la relation entre l’employeur et l’employé. On décidera qu’il faut absolument protéger le premier et considérer le second comme un escroc. Ensuite, il sera facile d’introduire un biais ultra-favorable aux droits des salariés : pour compenser l’abominable asservissement que constitue un travail rémunéré, cette chose hideuse que l’homme pratique depuis des millénaires et qui ont permis à tant de civilisations et tant de sociétés de prospérer, on va entourer le travailleur de mille et une précautions, tout en étouffant calmement les employeurs au fil des années et de longs alinéas juridiques. Concrètement, le code du travail est devenu maintenant un tel maquis que tous (je dis bien tous) les employeurs sont susceptibles de fauter. L’État n’a, finalement, qu’à chercher pour trouver.

Une autre méthode consiste bien sûr à partir de postulats imbéciles que seuls des abrutis soigneusement sélectionnés peuvent formuler sérieusement, comme par exemple considérer que la quantité de travail dans un pays donné est une quantité fixe, un gros gâteau dans lequel l’État aura la charge de découper des parts, aussi nombreuses et égales que possibles pour satisfaire tout le monde.

Il faut être un pipoconomiste de classe olympique pour adouber de sa signature un raisonnement aussi pathétiquement débile, et il faut être intellectuellement pourvu de façon aussi étique pour croire ces fariboles sans vouloir même les confronter au réel pourtant si clairement contradictoire. Tous les salariés qui occupent un poste dont l’intitulé n’aurait rien signifié il y a 20 ans (webmestre, community manager, pour ne citer que ces deux-là), tous les millions d’emplois créés ex nihilo depuis les âges les plus sombres du moyen-âge jusqu’aux dernières créations liées à des inventions imprévisibles il y a quelques années attestent que le nombre de postes, le nombre d’emplois n’a jamais cessé d’augmenter : le gâteau grossit, et l’idée qu’il faut faire travailler moins Paul et Pierre pour rhabiller Jacques est tellement stupide qu’elle aura eu le mérite de n’être appliquée qu’à un seul endroit au monde. Jamais copié, jamais égalé, la France aura tenté l’expérience impensable (qui aura, bien sûr, foiré comme prévu).

Une autre méthode, plus insidieuse encore, consiste – par l’application d’un égalitarisme d’airain – à broyer toutes les volontés dans une machine implacable qui ira jusqu’à se tirer une balle dans le pied si la procédure l’impose. Et ça tombe bien, j’en ai une parfaite illustration ci-dessous (n’hésitez pas à aller voir la vidéo sur Youtube, l’insertion directe n’est semble-t-il pas possible pour des raisons de droit).

En substance, un patron qui emploie une douzaine de personnes a dû les licencier et se condamne à abandonner son activité en France, avec tout ce que ça suppose de taxes collectées par l’État, parce qu’il n’a pas eu les bons papiers pour pouvoir continuer. Il avait un défaut (en plus d’être un patron, donc parfaitement méprisable auprès de toute la clique de cancrelats subventionnés qui lui sont passés dessus) : il était immigré, et sa situation était donc totalement dépendante du bon vouloir de l’administration.

Cette administration qui ne peut vivre que parce qu’il travaille, qu’il fait travailler une douzaine d’autres personnes et que ces individus payent, tous, des taxes et des impôts… à cette administration qui, en échange de tout cet argent, aurait dû lui rendre des services… qui se traduisent par – peu ou prou – une expulsion et une douzaine de licenciements.

On imagine ici tout un rang d’âpres fonctionnaires besogneux d’une préfecture quelconque qui auront décidé, au vu du dossier, qu’il n’y avait rien à sauver, rien à faire. On n’a pas de mal à imaginer non plus que cette situation, ici mise en exergue parce qu’une vidéo relate le problème, n’est que la partie émergée de l’iceberg de caca durci que constituent les milliers d’affaires similaires où l’État, par ses préfectures, par ses inspecteurs du travail, par ses procédures URSSAF et autres redressements fiscaux, s’emploie tous les jours à fusiller une bonne fois pour toute la fibre entrepreneuriale dans le pays.

Tiens, au passage, notez que ce sujet n’a pas été abordé pendant le débat entre les deux impotents économiques qui nous servent d’excuse comme candidats à la présidentielle : la paperasserie administrative, ces candidats n’en connaissent rien (des affidés s’occupent de ça pour eux). Les dérives répétées et les comportements de cow-boys des inspecteurs du travail ou du fisc, ils n’y ont jamais été confrontés, et pour eux, ce n’est que ouïe dire, et encore. Le problème ne sera en conséquence pas traité.

Et c’est tant mieux : il ne manquerait plus que la France devienne un paradis pour l’employeur ! Le chômage baisserait, les gens commenceraient à gagner leur vie, à se sentir des velléités de devenir leur propre patron, et pire que tout, à ne plus dépendre de l’État et des politiciens qui le dirigent.

Et ça, ce serait l’horreur absolue, non ?