The Good Wife: 2.23 Closing Arguments (Season Finale)
C’est sur une jolie note de romantisme que se termine la saison 2 de The Good Wife. Les shippers désespérés de Will/Alicia auront dû être très patients mais, ça y est, ils sont récompensés, le couple tant attendu se concrétisant enfin. Sans avoir moi-même particulièrement désiré voir finalement naître cette romance, je suis également très heureux de cette nouvelle. Ma première satisfaction vient toujours de la façon dont on s’est acheminé vers ce couple. Sans gros sabots, toujours avec sobriété. La relation n’est d’ailleurs mise au premier plan dans ce final que dans ses dernières scènes. D’autre part, on a vraiment bichonné son évolution, sans rien précipiter. La série semble même prendre un malin plaisir à sans cesse délayer la réunion tant attendue dans les dernières minutes. Des chambres d’hôtels indisponibles, puis à l’ascenseur ralenti ou la carte de chambre mal maniée, c’est anodin mais ça a son petit effet et permet de parfaitement jouer avec les nerfs des spectateurs. Le baiser final a du coup, par ailleurs, d’autant plus de force. Bien entendu, l’alchimie entre Margulies et Charles, à la fois passionnée et délicate, a énormément aidé à en faire un grand moment. J’ai déjà hâte de la voir à l’œuvre la saison prochaine, surtout que l’opposition du couple à Peter devrait permettre une nouvelle configuration des relations pleine de potentiel.
C’est toutefois le petit changement annoncé par Eli qui m’intéresse le plus. La campagne de Peter finie, il projette de s’installer chez Lockhart & Gardner pour mener ses activités de consulting politique, en attendant de briguer le poste de gouverneur avec Peter. Une idée qui me plaît beaucoup. Certes Eli a été génial cette saison tout au long de l’arc politique mais j’aurais aimé le voir moins isolé du reste du cast. La saison prochaine devrait ainsi rectifier le tir et je m’en réjouis d’avance car la perspective d’un Eli côtoyant plus souvent Lockhart & Gardner est tout à fait alléchante tant le personnage fonctionne bien avec ses membres, notamment Diane et Alicia. Il pourra peut-être aussi apporter une dimension plus politique à certaines affaires. Ce sera sinon le parfait moyen pour explorer davantage son amitié avec Alicia, d’autant que c’est elle qui est chargée d’assurer la connexion entre lui et le cabinet. Cela donne d’ailleurs à celle-ci une toute autre envergure et la garde bien liée à la partie politique de la série.
La petite déception de ce dernier épisode vient de la partie judiciaire. Effectivement, elle ne manque pas de rythme grâce aux rebondissements liés à la fameuse preuve manquante. Elle donne, de plus, sa chance à Will de briller, usant de ses stratégies toujours aussi improbables pour ralentir un jugement. Toutefois, quelques éléments m’ont légèrement gêné. D’abord, la mise en retrait de Childs, pourtant accusé dans l’affaire et pour qui elle constitue en quelque sorte le chant du signe. Si vraiment on ne sera plus amené à le revoir, je trouve dommage que cet antagoniste si emblématique de la série disparaisse sans plus d’éclat, avec une confrontation plate avec Lockhart & Gardner. D’autre part, il y a l’éternel petit souci des affaires de la série qui n’offre souvent qu’un traitement de surface des clients. Dans le cas présent, l’afro-américain enfermé à tort par Childs est donc resté pour moi un inconnu sans épaisseur.
A part ça, j’ai aimé comme l’affaire a été un bon prétexte pour revenir sur les nouvelles tensions entre Kalinda et Alicia. La série en fait un traitement réellement intelligent et réaliste en n’opposant pas diamétralement les personnages, ni en les isolant soudainement. Ce sont juste deux collègues qui ne s’apprécient plus, forcées de travailler ensemble. Bien sûr, elles y arrivent mais la blessure de l’affront de Kalinda reste là. Toute la force de la série, et surtout des actrices, est alors de réussir à le retranscrire en toute subtilité, désormais en ne passant plus que par l’implicite. Chose inattendue, dans les scènes réunissant les deux femmes, ça donne presque un résultat… comique. Mais ça n’en rend l’intrigue que plus authentique. Sinon, à travers la relation de Kalinda avec son amie Sophia, la blessure transparaît également, mais de façon plus dramatique grâce à l’ingénieux twist révélant à Kalinda qu’elle couche avec une femme mariée. La relation permet quand même en plus une bonne dose de sensualité.
Enfin, Owen fait un passage express en tant que baby-sitter des enfants Florrick. C’est court, mais c’est bon tant Dallas Roberts est génial dans son rôle. Il apporte un humour bienvenu qui parvient très bien à s’intégrer à l’ensemble. J’espère néanmoins qu’il aura la chance d’être davantage exploité la saison prochaine.
En conclusion, s’il y a bien une chose qui m’aura impressionné tout le long de cette 2e saison de The Good Wife, c’est sa capacité à jongler avec un nombre extraordinaire d’intrigues. C’est d’ailleurs ce qui a rendu l’exercice de la review assez complexe pour moi mais ça a justement été un défi des plus intéressants à relever. Pas sûr que je retente l’expérience pour la saison 3. Mais j’ai en tout cas apprécié écrire sur chacun des épisodes de cette formidable saison 2, qui se pose déjà comme un must en matière de narration, confirmant que The Good Wife a une place de choix dans la cour des grands.