1967. Les hippies veulent faire l'amour et non la guerre et Charles de Gaulle est toujours à la présidence. Hubert Bonisseur de la Bath alias 0SS 117 est nommé en mission en vue de retrouver un ancien nazi possédant des microfilms contenant tous les collaborateurs français durant la Seconde Guerre Mondiale. Il est accompagné de Dollores, un agent du Mossad, dans son aventure à Rio de Janeiros...
La critique connerienne de Borat
Après un premier volet (de la saga récente bien sûr, d'autres épisodes ayant été tourné autrefois) très juteux, on nous avait prévenu que le second serait d'autant meilleur voire encore plus cocace. Michel Hazanavicius est toujours à la réalisation et Jean Dujardin toujours en OSS 117.
Pour l'accompagner dans sa mission improbable, on retrouve Louise Monot, Pierre Bellemare, Reem Kherici, Alex Lutz, Serge Hazanavicius (frère de Michel bien évidemment) et Rüdiger Vogler. Nous avions laisser notre ami Hubert Bonisseur de la Bath en Egypte en 1956. Le voilà au Brésil pour retrouver un nazi détenant un microfilm contenant les collabos français durant la tortureuse Guerre de 39-45.
Un scénar somme tout simple mais dont le principal intérêt n'est autre que son héros principal. Une sorte d'abruti finit croyant en son sex-appeal et à sa connerie involontaire. Clairement, Dujardin incarne un personnage encore plus bouffon que ne l'était Brice de Nice.
Et pourtant, ce dernier en tenait une sacrée couche, c'est dire le niveau d'OSS 117. En douze ans, OSS 117 n'a pas changé du tout et tous le monde en prend une nouvelle fois pour son grade: les nazis, les français, les japonais, les juifs, les américains... A vrai dire, on rigole du début à la fin et parfois à des moments totalement délirants. A vrai dire, on pourrait faire une immense liste des moments anthologiques de ce métrage. Commençons par les passages avec l'agent de la CIA, un abruti de première mais pas aussi con qu'Hubert. L'autre l'insulte de "mother fucker", "bastard", "joke", "stupid saloper bitch" et il ne dit rien, il en rigole même le con! On voit qu'il n'est pas billingue. Là où la France se fait dézinguer c'est au moment où la description d'une dictature apparaît pour Hubert comme le gouvernement du Général de Gaulle! Encore mieux, avant de se crasher dans la jungle, Monot laisse échapper un "Oh mon Dieu!" suivit d'un redoutable "merci!". L'art de la finesse par OSS 117.
N'oublions pas non plus ce passage de l'ascensseur où pour se sauver de nazis et de chinois voulant le tuer, Hubert se met à critiquer les chinois devant l'hilarité des suppôts d'Hitler. Une véritable pignolade à base de "face de citron", "bouffeur de riz", "face de coètche", "tête de prune", "banane flambée" et autres joyeusetés.
Sans compter Dujardin en Robin des Bois façon Errol Flynn nous faisant une nouvelle remarque fine, faisant également référence à son nom de couverture: "Il y a aussi les boules de noël!" La course-poursuite dans l'hôpital est également un grand moment de poésie, mais pour finir, évoquons le mémorable dialogue final entre Bellemare et Dujardin: "Un certain Monsieur Lee a pris en otage cinquante de nos ressortissants et ne veut négocier qu'avec vous.
-J'accepte à une seule condition.
-Acceptée d'avance. Laquelle ?
-Je choisis moi-même mon nom de couverture.
(Bellemare est en plein fous rire) -Pour rencontrer Monsieur Lee, vaut mieux une bonne couverture!
-Sinon je me mettrais dans de beaux draps! Monsieur Lee en portefeuille! Vagon lit!
-Bon Hubert, je crois qu'on a fait le tour du sujet."
Dans sa stupidité, OSS réussit quand même à sauver le monde du nazisme, presque involontairement tant sa connerie est immense.
Il faut vraiment le voir pour le croire. Dujardin est tout simplement parfait et son rire gras est hilarant à lui tout seul. On avait eu quelques échantillons dans le précédant volet mais là, il s'est perfectionné. Un véritable pignolade. Et ne parlons même pas des tendances sexuelles de son personnages absolument jubilatoires.
On avait eu quelques passages à base de kiki et jeux de pong, maintenant c'est carrément l'orgie bisexuelle! Ce nouveau volet se révèle d'autant plus jouissif et mémorable, s'imposant comme l'une des meilleurs comédies françaises de la précédante décennie voire depuis un très long moment.
Clairement un incontournable du Cinéma français récent. Louise Monot a l'air de bien s'amuser et d'autant plus convainquante que les deux précédantes 0SS girls. Elle se montre notamment plus pugnace et ne se laisse pas faire. Rappelons que Hazanavicius s'éclate lui aussi avec notamment plusieurs écrans comme dans les films d'espionnage des années 60.
Un vrai régal que ce nouveau volet d'OSS 117.
Note: 18/20