J’avais exprimé il y a quelque temps une position différente vis à vis de mon intention de vote à la présidentielle au deuxième tour, qui ne m’avait pas valu que des amis… je l’exprimais alors en mon âme et conscience, estimant que les programmes économiques des uns et des autres ne s’opposaient pas suffisamment fortement à mon sens contre cette démarche mortifère motivée par une logique trop exclusivement austéritaire. Celle-ci ne conduit-elle pas à la ruine et à la régression sociale de plusieurs pays européens ? Je considère en outre que cette démarche purement économique, à l’exclusion de toute autre considération, notamment sociale, constitue une forme de tyrannie bafouant ostensiblement toutes les règles démocratiques. Dans ce contexte, les présidents de tel ou tel pays, pris isolément, ne m’apparaissent plus que comme des marionnettes guidées en sous main par les puissances financières internationales. On sait trop en effet, tant les exemples se multiplient, combien leurs lobbies grassement payés sont efficaces dans les instances européennes pour nourrir quelque illusion que ce soit en termes de démocratie internationale.
Cependant, dans cette réflexion, j’ai commis l’erreur de ne considérer que cette orientation économique libérale et/ou capitaliste cupide ainsi que ses conséquences néfastes que je réprouve. Je n’ai pas tenu compte, dans ma trop grande détermination idéologique à lutter contre, d’autres éléments. Un aveuglement dont je me fais aujourd’hui grief… Mais comme on dit, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Surtout que pas mal d’eau a coulé sous les ponts depuis, charriant bien des ordures… Ainsi, ce tournant extrêmement droitier, (bien que déjà perceptible auparavant), pris par le candidat/ Président sous la pression du score important obtenu par le Front National au premier tour, duquel proviennent en outre plusieurs de ses proches conseillers, certains d’ailleurs très (trop) influents… Les initiatives de certains, dont les accointances avec l’extrême droite sont connues de longue date, montrent clairement le sens qu’est en train de prendre le parti actuellement majoritaire. Les frontières entre l’UMP et le FN sont devenues si perméables sous l’impulsion de Sarkozy qu’on ne peut que déceler clairement vers quelle voie sans issue se dirige cette droite là… Ce discours extrêmement violent, partagé par plusieurs des ténors de la majorité, envers tous ceux qui peuvent constituer de près ou de loin une potentielle opposition, fait prendre à Nicolas Sarkozy des accents de plus en plus extrémistes. Des actes de violence inacceptables commencent à se multiplier, sous l’influence de cette action présidentielle très néfaste pour nos libertés fondamentales. Ceci est à mes yeux l’un des plus importants dangers que court notre pays aujourd’hui. Ce projet de société qui consiste à monter les français les uns contre les autres, à diviser les différentes catégories d’individus en désignant les uns et les autres à la vindicte populaire ne saurait obtenir notre accord, même implicite. Malgré ma position d’autrefois, je ne saurais donc voter blanc, au risque de me voir rangé en outre dans le même sac qu’une candidate extrémiste à la position antidémocratique inacceptable.
Aussi, dimanche prochain, je voterai donc pour le plus démocrate des deux candidats, même si je continue de penser que François Hollande ne sera pas un obstacle majeur à la poursuite de cette logique austéritaire que je condamne. Je ne voterai donc pas pour le meilleur, mais pour le moins pire. Ce qui ne m’empêchera nullement de conserver par la suite mon sens critique et mes divergences envers un candidat qui n’a pas eu ma faveur au premier tour. je l’attends au tournant, et ne manifesterai aucune indulgence contre tout ce qui portera atteinte aux intérêts des plus fragiles d’entre nous.