Un constat est connu sous le nom de paradoxe français : les gens qui boivent – peu, mais régulièrement – vivent plus longtemps. Et ceux qui boivent du vin rouge, pas n’importe quel rouge alcool ! La France est en effet mondialement réputée pour ses cépages, et on a montré que les Français consommant du vin rouge avec modération ont une espérance de vie accrue significativement. Ceci serait dû aux polyphénols contenus dans le raisin (surtout rouge) ; en particulier de récentes études incriminent le resvératrol, un polyphénol de classe des stilbènes (à ne pas confondre avec tristement célèbre Distilbène !) On précise que les polyphénols sont des composés organiques dotés de propriétés antioxydantes, cest-à-dire qu’ils modèrent des réactions chimiques susceptibles de produire des radicaux libres, espèces chimiques aux effets délétères sur l’organisme. En protégeant l’ADN de ces attaques, les polyphénols permettent de prévenir les redoutables cancers et maladies neurodégénératives (type Alzeihmer) liées à l’âge.
Pas bon les radicaux libres !
L’innocuité des polyphénols du vin rouge (à petite dose) n’est plus à démontrer ! Concernant leur mode d’action, ils potentialisent l’effet de la superoxyde dismutase, enzyme mitochondriale chargée de la dégradation de l’eau oxygénée (peroxyde d’hydrogène). En effet, l’eau oxygénée est un produit de la respiration cellulaire, or elle est instable et génère spontanément des ions superoxyde, cancérigènes. C’est pourquoi l’organisme est doté de peroxydases, enzymes qui, comme leur nom l’indique détruisent (“ase”) le peroxyde, afin qu’il ne génère pas de radicaux libres. Une expérience courante au lycée à propos de la catalyse est d’ailleurs de verser dans un bécher de l’eau oxygénée : il ne se passe rien. Lorsqu’on rajoute un morceau de platine, des bulles se dégagent de la solution. Et pour cause : le platine est un catalyseur, c’est-à-dire qu’il accélère la réaction de dismutation de l’eau oxygénée en dioxygène et en eau (les bulles sont donc le dioxygène produit). Or l’expérience fonctionne également avec avec un bout de navet à la place du platine, car le légume contient en grande quantité une enzyme, la catalase, laquelle assure la destruction de l’eau oxygénée produite par le métabolisme du navet (car vous ne rêvez pas : les navets respirent, comme nous, mais par l’ostiole des feuilles !).
Conclusion : un verre de vin rouge ne se refuse pas ! (ou alors, mangez des raisins, ou des mûres
)Consommé avec modération, le vin rouge augmente l’espérance de vie.