La Rôtisserie du Beaujolais par Patrick Faus
: cuisine banale
: cuisine d’un bon niveau
: cuisine intéressante et gourmande
: cuisine de haut niveau… à tous les niveaux
: cuisine exceptionnelle
C’est un joli nom rôtisserie comme dirait Alain Passard qui se considère lui-même comme un rôtisseur avant toute chose car conscient de cet art subtil et difficile. L’action de rôtir à la broche étant la plus impressionnante, la plus délicate, mais la plus satisfaisante, la cuisson rôtie au four donnant une légère humidité qui apporte un coté très légèrement « bouillie » à la viande. Qui n’est pas fasciné par des volailles, viandes et autres pièces tournant et cuisant dans des rôtissoires qui font soudain appel à des souvenirs de festins et à des appétits presque moyenâgeux ? C’est dire que la présence de la Rôtisserie du Beaujolais au pied de La Tour d’Argent, un des plus anciens restaurants de Paris, est chargée de sens.
Car rôtissoire il y a, trônant au centre de la cuisine ouverte et offrant en spectacle canards, poulets et gigots à l’envi des clients de cette auberge fondée par Claude Terrail en personne en 1989. D’ailleurs la carte se divise en grill (viande, andouillette, bar, etc.), plats mijotés (rognons, coq au vin, souris d’agneau, tète de veau, etc.) et broche (demi-poulet, canard étouffé, épaule d’agneau, entre autres). Aux commandes, Sébastien Devos, un ex de la maison mère, tient tout ce petit monde avec une assurance non dénuée de talent. À l’image de l’esprit « Tour d’Argent », c’est un homme sérieux, appliqué, qui propose des plats réalisés avec attention et pour la plupart fort goûteux et rassasiant. Que demande t-on à une auberge ou rôtisserie et du Beaujolais de surcroît ? Beaujolais, pour info, c’est aussi le chat (magnifique) de la maison que vous ne pouvez pas rater, car trônant où bon lui semble à savoir dans les meilleurs endroits stratégiques de la salle.Ce jour-là, les asperges arrivaient en masse dans Paris et sur toutes les tables. Le chef présentait des blanches avec une sauce hollandaise bien réalisée. Et la hollandaise, quand c’est bon, c’est bon. Mais c’est rare ! Comme tout chef qui se respecte, il avait fait Sa Terrine, cette fois avec du cou de porc et du foie gras, absolument impeccable et bien goûteuse. On passe discrètement sur les Rognons de veau pour attaquer avec joie et bonheur un fameux Coq au vin de Beaujolais parfaitement réalisé et mitonné comme il se doit, à la belle sauce onctueuse. Un petit régal. Desserts à l’unisson dont une incontournable Tarte Tatin, glace et crème fraîche, là encore comme il se doit et avec une bonne qualité des produits. Une bien bonne brasserie/restaurant où l’on se sent bien, où il fait bon s’attabler, où la clientèle sourit comme les serveurs et la responsable de salle qui est au-delà de l’adorable. Carte des vins courte mais ciblée, bon choix de Beaujolais avec un « nature » en Morgon de chez Guignier. On n’arrête pas le progrès !
La Rôtisserie du Beaujolais
19, quai de la Tournelle
75005 Paris
Tél : 01 43 54 17 47
[email protected]
www.larotisseriedubeaujolais.com
Ouvert tous les jours
M° : Pont-Marie – Cardinal Lemoine
Menus : 24 € (2 plats) – 29 € (3 plats)
Carte : 40 € environ