Suzanne Doppelt publie La plus grande aberration, aux éditions P.O.L.
les yeux vides, ouverts, dormant ou somnolant,
l’esprit se promène entre les choses ou derrière,
des jolies silhouettes, c’est là qu’elles se trouvent,
il glisse le long des lignes, vous revenez donc figures
mobiles et furtives dans un vague lointain, une tige
optique qui touche le soleil et les étoiles, il en voit
plus que personne n’a jamais vu. Pareil à l’œil
composé de la mouche, une demi-sphère équipée
d’une bonne lentille qui lui donne une image
panoramique du monde, elle sait tout, il n’y a rien
d’inconnu qu’elle n’ait connu, collée aux vitres, dans
l’ombre des couloirs, au bord des canaux, posée
sur la fleur ou sur le petit cartel dont elle cache
la signature à moitié : iaco.bar.vigennis.p. 1495.
les yeux vides, luca voit toujours plus qu’on ne voit,
le visible recto verso, les objets au bout des doigts,
pourtant sans épaisseur ni lieu propre, la ligne de
fuite, l’horizon, il rêve et il invente mais il ne dit
rien, dormant ou somnolant, un peu comme
l’insecte, muet et aveugle au-delà) de 2 mètres
NDLR : peut-être une piste ?
voir la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur et en lire les premières pages.
Suzanne Doppelt dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2