Laurent Fabius était l'invité de Public Sénat pour réagir à la conférence de presse tenue par François Hollande la veille, qui portait en partie sur la politique internationale.
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Un traité renégociable
Interrogé sur les propos d'Angela Merkel sur la nécessité d'un peu plus de croissance, Laurent Fabius répond: "on ne peut pas encore parler de victoire, On doit constater qu'alors qu'il y a
encore quelques semaines on entendait qu'un seul son, celui de la rigueur, désormais on entend sérieux budgétaire, mais en même temps croissance et c'est un changement de climat qui est
important". Puis sur la renégociation du traité d'austérité: "on peut tout à fait envisager qu'il y ait un instrument juridique de même valeur que la partie budgétaire et qui aborde toute la
question de la croissance". Et de poursuivre: "nous ne sommes pas du tout hostiles à la discipline budgétaire [...] mais on n'arrivera pas ni à relancer l'emploi, ni à redonner du crédit à la
cause européenne, ni même à respecter l'équilibre budgétaire sans croissance".
Un grand danger pour les équilibres en France
S'agissant du durcissement des critiques de la droite qui compare les propositions de François Hollande à l'état de la Grèce et de l'Espagne, Laurent Fabius rappelle: "j'ai retrouvé des propos de
Mr Sarkozy quelques mois après la chute de la Grèce et la chute de l'Espagne où il vantait avec des adjectifs que vous ne pouvez même pas imaginer la qualité de la gestion grecque et espagnole".
Puis il explique: "si [Nicolas Sarkozy] était réélu, ce serait la dernière fois pour lui donc c'est un Sarkozy sans limite. [...] Cela veut dire que rien n'est garanti: la sécurité sociale, le
service public, les collectivités locales ... Tout est menacé s'il est réélu. C'est un grand danger pour les équilibres en France".
Redresser la France
Laurent Fabius explique par la suite les propositions de François Hollande pour redresser la France: "la première phase du quinquennat sera une phase de redressement difficile: redressement
commercial, redressement financier ... " Et de rappeler que la gestion "exemplaire" de Nicolas Sarkozy obligera l'Etat à emprunter "500 millions d'euros par jour".
FN: des idées inapplicables
Enfin interrogé sur le score du Front National, Laurent Fabius conclut: "Les réponses [du Front National] ne sont pas pertinentes et les gens qui votent FN seraient les premières victimes de
l'application de leurs idées". L'ancien ministre donne un exemple: "si vous fermez les frontières de la France, il y a un cinquième de la production qui ne peut plus exister et c'est donc un
chômage massif ". Puis termine: "mais le fait qu'il faut entendre ce que ces millions d'électeurs disent, c'est le B-A-BA".
>> revoir la conférence de presse de François Hollande:
«j'adresserai un mémorandum aux chefs d’État sur la renégociation du traité»
>> Voir le bilan de Nicolas Sarkozy sur l'Europe: « 5 ans de gesticulations
»
>> Voir l'agenda du changement: les mesures de la première année de mandature de François Hollande
Source : PS