Il est tout à fait légitime qu’un écrivain marocain se saisisse du problèmes des “kamikazes”. Le Maroc a connu ce phénomènes, en a souffert et les stigmates en sont encore vivaces dans la société marocaine. Des attentats de Casablanca à celui de Argana, on a vu des marocains que rien ne semblaient prédestiner au sacrifice ultime entrainer avec eux dans la mort des innocents.
Youssouf Amine ELALAMY est donc parfaitement dans son rôle d’écrivain prenant à bras le corps un sujet extrêmement délicat et d’une sensibilité exacerbée quand il écrit “OUSSAMA, mon amour” paru chez Les Éditions des Chênes en 2011, très précisément entre la date de mort de Oussama Benladen et l’attentat d’Argana, à Marrakech! Cette coïncidence ne peut être que le fruit du hasard : ni l’auteur ni l’éditeur n’auraient pu prévoir l’un et l’autre de ces deux événements.
Dans son roman, Youssouf Amine Elalamy nous parle donc d’un apprenti kamikaze qui “a débuté sa carrière en s’exerçant sur une pastèque“.
Pour étoffer son récit, l’auteur fait appel à d’autres personnages qui, par la technique de la polyphonie, interviennent chacun de son coté pour tisser la trame d’une tragédie dont aucun ne domine les tenants et les aboutissants.
Entre Mstafa, le kamikaze, Mina, la jeune prostituée, Mjido, la victime et Brahim, le père, le lecteur se perd un peu. En effet, la lecture de ce roman est biaisée par le ton et le style monocorde que l’on retrouve chez tous les intervenants.
La critique internationale de ce roman est fort élogieuse et je le comprends : mais personnellement, je suis resté sur ma faim.
Pourquoi le kamikaze à choisi le sacrifice, comment y est-il arrivé, comment explique-t-il son choix? Autant de questions restées sans réponse!
Dommage, car au fond c’est cela qui interpelle le marocain que je suis et qui ne comprends que des compatriotes décident de s’exploser au milieu d’innocents!
Youssouf Amine Elalamy a soulevé un pan du voile mais n’a rien montré, sinon qu’il écrit bien, ce qui est normal pour une professeur d’université spécialiste de la communication et des médias.
Il lui manque l’approche psychologique pour faire vraiment vivre ses personnages.