Hervé Falciani, un informaticien français travaillant en Suisse, s’est rendu célèbre fin 2009 en volant des fichiers à la banque privée HSBC à Genève. Avec 130 000 noms de toutes nationalités, dont plusieurs milliers de français, probablement aisés pour la plupart, il détenait une véritable bombe, qu’il a fini par livrer au fisc français, toujours soucieux de combattre la fraude fiscale. Vous pourrez voir les détails de l’affaire dans l’article que nous avions fait sur Hervé Falciani à l’époque.
Certains noms du fichier d’origine ont été supprimés de la liste par les autorités françaises
Tout le monde pensait l’affaire enterrée. A tort. Il y a quelques jours, une information révélée par le Nouvel Observateur indiquait que le fichier des fraudeurs potentiels, détenu par les autorités française avait été enfin restitué aux autorités suisses, après plusieurs mois de demandes de la Suisse, sans réponse. Jusqu’ici, rien de bien intéressant. Le meilleur arrive. Les autorités suisses, à réception du document il y a quelques jours, se sont rendues compte que le fichier d’origine avait été modifié par les autorités françaises, et que des noms avaient sans aucun doute délibérément été effacés, y compris pendant l’instruction…
Une question se pose : quels noms ont été supprimés, et pourquoi ?
Cette affaire était déjà une farce : un informaticien français qui vole des données bancaires et qui provoque un incident diplomatique entre la Suisse et la France était une situation qui pouvait prêter à sourire…
La farce a continué quand les autorités françaises ont transmis le fichier au fisc britannique.
Quand, en février dernier, un jugement du tribunal de Paris avait estimé que les données, acquises illicitement, ne pouvait faire office de preuve pour le fisc, il y avait de quoi rire aux éclats.
Mais là, avec la suppression de certains noms, probablement jugés sensibles par les autorités françaises, c’est du grand, du très puissant. La question que je me pose et que tout le monde se pose probablement est la suivante : quels noms ont été supprimés ?
Et dire que les autorités suisses sont probablement les seules à le savoir… Ce qui laissera peut-être à la Suisse, pour certains dossiers à venir, peut-être une longueur d’avance…
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