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Aujourd'hui est un jour un peu particulier pour moi puisque dans la nuit, j'ai eu 34 ans (oui je suis né à deux heures du matin et j'ai donc pour habitude de considérer que mon anniversaire commence là!). Une journée où bien entendu mes pensées sont un peu plus tournées vers le passé et surtout vers l'avenir, des pensées bien entendue rythmées par mes pas, par le paysage et aussi par tous les messages d'amitiés et d'affection recus tout au long du chemin, sur mon portable et sur facebook. Oui, ça me fait vraiment plaisir.
34 ans donc et toutes mes dents, ou presque, juste quelques unes rapiciées, une santé plutôt bonne, quelques cheveux blancs mais bon... Pleins d'espoir et de projets aussi, et c'est sans doute le plus important. Je ne sais pas pourquoi, mais en grimpant au-dessus de St Chély, mes pensées naviguent dix en arrière. A 24 ans, j'avais déjà cette soif d'absolu, ces rêves. Je courais bien plus vite, mais bon je ne pense pas que j'aurai alors était capable d'entreprendre ce que je tente de faire maintenant. Ma quête a évolué, mais n'a fondamentalement pas changé. Elle est d'ailleurs celle de tous, celle du bonheur et de l'amour. Certes, la mienne a sans doute pris une tournure assez personnelle, et je ne veux pas m'y poser en exemple. Mais tout de même, c'est cette motivation là, fondamentalement, qui me fait avancer.
Le temps semble vouloir me faire cadeau de cette journée. La nature a certes besoin de pluie, mais je pense qu'elle a eu son compte ces derniers jours. Elle fête le beau temps avec moi. Les oiseaux donnent concert: le merle moqueur, le gai rossignol, l'espiègle fauvette, la mésange, le coucou, tout le monde y met du sien. Les couleurs resplendissent. Le paysage, entre prairies et collines, est bucolique à souhait. Je dévale d'un pas léger les sentiers feuillus et boueux; j'aimerai juste demander à messieurs les ruisseaux de bien vouloir s'écouler en dehors du chemin! Mais quelle belle matinée. Je passe la très jolie bourgade de St Olme, puis grimpe dans un chemin bien pentu et bordé de buis jusqu'à une statue de vierge qui domine la vallée du lot, avant de plonger sur Espalion.
Là je m'arrête déjeuner. Ce n'est pas moment le plus réussi de la journée, une terrasse trop au soleil et proche de la route. Je repars donc en longeant la rivière. Henri, qui va aussi jusqu'a Golinhac aujourd'hui, m y rejoint. Nous marchons 3 kilomètres ensemble. C'est agréable. Il marche à grandes enjambées et s'arrête à son tour déjeuner.
Après la belle ville d'Estaing, je longe encore la rivière puis un lac de retenu. Le temps change à nouveau, la pluie revient mais assez timidement. Ensuite, le chemin s'élève et j'aborde une longue pente qui me mènera à l'étape. Je peine un peu sur les derniers kilomètres. Il est temps d'arriver au gîte, où je rencontre de nombreux pélerins. La tablée est internationale: une allemande très intéressée par mes "expoits", des marcheurs venus de l'Aubrac en voisins, un normand qui arrivera en juillet à Compostelle, Christian, un lillois parti du Puy pour Figeac, qui fait le chemin par petits bouts. Au desset, j'ai la surprise de recevoir un beau gâteau d'anniversaire et une très jolie surprise concoctée par une personne que j'ai rencontré juste avant de partir et que je n'oublierai pas! Décidément, une journée très particulière, et surtout très belle...
D'ailleurs elle s'achève de façon originale: le réseau est très mauvais, et j'écris à trente mètre du gîte, sur la route, entourée du chien et du chat de la ferme voisine... Le bonheur est dans le pré, ou sur le chemin...
Allez, je termine en chanson même:
http://video.mytaratata.com/video/iLyROoaftliL.html