Uyuni et le salar, mon dernier objectif de ce voyage. Cette phrase peut vous faire penser que la fin est proche : vous avez tort et raison à la fois. En effet, comme vous ne le savez pas, mon voyage prend fin. Mais un autre commence. Différent je pense.
Direction l’Equateur, précisément Convento, petit village de 13 000 habitants, entre la côte équatorienne et Quito, dans la province de Manabi.
Pourquoi ? Une mission de volontariat. La réalisation d’un web documentaire dans ce village.
Pour qui ? L’association France-Equateur, dont le but est de développer l’amitié, la culture et les échanges entre les pays, intervient dans le cadre d’un projet de développement durable au profit de la ville de Convento à travers le tourisme équitable, écologique, alternatif, interculturel et solidaire.
Durée ? Un mois.
Mes armes ? Deux coéquipiers de choc qui me rejoignent à Quito début mai.
Un dénommé Etienne R., un CR volant auscitain, conception rédaction et production vidéo à ses heures perdues. C’est lui qui a écrit le dictionnaire.
Julien V., basque, photographe et webdesign (basque de Bayonne, c’est important de préciser. Ce basque est susceptible).
Aprés le salar d’Uyuni, mon but est donc de remonter tout en haut en Equateur, à Quito avant la fin du mois d’Avril. Prés de 4200 km. En s’arrêtant à La Paz et Lima. Et le tout, bien sur, en bus.
Première étape : La Paz. La joie de retrouver les bons vieux bus, tant appréciés au Pérou. Je remonte avec Christophe et Stéphanie. En bus de nuit. Mes jambes sont broyées. J’ai quelques centimètres en plus que la moyenne bolivienne (esprits mals placés s’abstenir). Ma tête s’en souvient d’ailleurs encore. Au refuge de la Laguna Colorada durant le trek du salar. Les portes ne faisaient pas plus d’1m60 – 1m70. Peut importe la taille exacte. En pleine nuit, dans le noir complet, ça fait mal au cou. Deux jours durant.
La Paz est la capitale la plus haute du monde. Elle est située à presque 4000m d’altitude. Dans un grand bol. La vie y est calme. Essaye de marcher aussi vite qu’un parisien sortant hâtivement de son métro. Ce dernier ne fera pas plus de 3 pas. Le souffle est court. Les pentes raides. Un conseil : marcher lentement et faire des pauses pour admirer la vue.
La Paz, c’est le retour à l’architecture coloniale tant appréciée à Lima. Une ville colorée. Une pointe de modernise. Seulement 2 jours Nous profiterons du musée de la coca. Nous y apprendrons notamment que le célèbre Coca-Cola a été fortement inspiré par la recette du vin Mariani, mélange de vin de Bordeaux et de feuilles de coca, créé par un chimiste corse en 1863, Angelo Mariani.
La Paz, c’est aussi la ville des « cireurs de la honte ». Vous trouverez dans toute l’Amérique du Sud des cireurs de chaussures en pleines rues. En Bolivie aussi. Sauf que ici, c’est considérer comme le pire métier du monde. Les cireurs sont obligés de se masquer le visage pour ne pas être reconnus.
La Paz, c’est la ville où vous pourrez manger un buffet de crudités à volonté, une soupe, une milanesa-frites, un désert, pour 15 bolivanos, soit 1,6 euros. Le tout est délicieux.
La Paz, c’est encore la ville où les électriciens ont un sacré boulot pour dénuder les fils électriques.
La Paz, c’est enfin la ville où il y a le plus de pigeons par centimètres carré sur la principale.
Deuxième étape : Lima. La boucle est bouclée. Presque 5 mois après le premier pas sur cette terre péruvienne. Nous longeons le magnifique Lac Titicaca à la frontière. Le Pérou n’a rien perdu de son authenticité depuis le temps. Un chargement de poules au terminal de bus de Puno, mélangé au bagages des touristes en témoigne.
Beaucoup vous diront que Lima ne vaut pas forcement le coup. 2-3 jours pas plus si vous suivez les guides. Je devais y rester une paire de jours (en plus des 20 jours vécus en décembre). J’y reste finalement 1 semaine. Sur les 3 capitales qui ont croisé ma route – La Paz, Lima et Santiago – la capitale péruvienne sort clairement du lot. Par son architecture, par sa douceur et chaleur de vie. Par sa gastronomie (pour l’instant, le Pérou sort d’ailleurs largement vainqueur VS Argentine, Bolivie et Chili). Et merci à Fernando pour son super accueil à l’auberge.
Ultime étape : affronter les presque 2200 km qui séparent Lima à Quito. Le tout en 39h. Et le hasard du voyage continue. Le jour même du départ, dans le dortoir de l’auberge à Lima, je rencontre un espagnol, qui part lui aussi, dans le même bus pour Guayaquil, et qui doit être comme moi, le 2 mai à l’aéroport de Quito. Lui pour rentrer dans son Madrid natal, moi pour récupérer mes « colis basque et auscitain ». Sur la route, je retrouverais également Benito, alias Benoit, avec qui j’ai passé une bonne partie de ma semaine à Lima. Et dans le bus aussi Noémie, une jeune canadienne de 20ans et Kazuma, un japonais parcourant l’Amérique du Sud comme nous tous. Tout ce monde rencontré vous apprend énormément.
L’anecdote du jour : « tchin-tchin », la célèbre phrase utilisée pour trinquer entre amis, signifie en japonais, euh …testicules.
Sushi Banzaï !!