Babe, le cochon devenu berger

Babe est un petit cochon orphelin acheté par Monsieur Hogett, un fermier désireux de pouvoir le manger. Mais curieusement, la bête va commencer à avoir des dons pour garder les moutons...

La critique porcine de Borat

George Miller fait partie de la grande mouvance austalienne des années 70-80 à l'image de son collègue Peter Weir.
Son cinéma d'abord particulièrement violent a fini par devenir subitement très enfantin. Certains diront trop au vue des coups de poing que les premiers Mad Max font encore office. Une déception qui commencera avec Mad Max 3, beaucoup moins pessimiste que ses prédécesseurs mais également plus friqué (en sachant qu'une bonne partie du budget est parti dans la garde robe de Tina Turner...).
Mais le virage sera encore plus percutant quand il décidera d'adapter Babe, un conte pour enfants. Même s'il n'est que scénariste et producteur, son influence est bien présente et il le prouvera en réalisant sa suite.
Beaucoup se demandent encore pourquoi le réalisateur de Mad Max s'est occupé d'un film parlant d'un cochon devenant berger.
Peut être parce que le cinéaste est devenu père. Un certain Martin Scorsese a fait pareil récemment avec l'énorme Hugo Cabret.
Finalement, Babe réalisé par Chris Noonan n'est pas aussi vain qu'il n'en a l'air et se révèle largement meilleur que les deux machins accouchés par Miller ces dernières années, à savoir les Happy Feet.

Il bénéficie déjà d'un casting intéressant avec James Cromwell (ce film dynamitera sa carrière tout comme LA Confidential), Magda Szubanski, Miriam Margolyes et Hugo Weaving. En France, pour les animaux on retrouve Claude Giraud, Vincent Violette (voix de Gary Oldman dans les Batman) et Micheline Dax. Bref classieux pour un doublage français. Le début a le mérite de donner le ton. Nous nous trouvons dans l'enfer de l'abbatoir où le cochon devenu gros se voit conduire pour rentrer dans une conserve ou autres. Parmi eux, la mère du petit Babe et probablement lui et ses frères. La menace est donc imminente. Pourtant (et miracle), le petit cochon attérit chez Mr Hogett un fermier. S'il n'y prête pas attention au départ, peu scrupuleux de pouvoir le manger d'ici qu'il aura grossi, il commence à s'y intéresser quand le petit cochon l'alerte quant à un vol de moutons. Le fermier commence à le voir sous un nouvel oeil et contre toute attente, décide de le faire devenir un berger. L'air de rien, les aventures de Babe s'avèrent passionnantes et plus intéressantes qu'elles n'y paraissent.

A travers ce conte, Noonan et Miller touche à la fois au sujet de la tolérance (Rex faisant enfin la paix avec Babe qu'il considérait comme moins que rien) et l'amitié (entre le fermier et le cochon, une vraie alchimie se forme). De plus, Babe peut compter sur des personnages attachants et amusants.
C'est le cas de Ficelle, chien dont les petits ont été vendu et qui prendra sous son aile le petit cochon, au point de le considérer comme son fils. Pour Rex, cela deviendra de la haine vu que le cochon lui prend sa place de berger.
Néanmoins, il s'attachera également à ce petit cochon ami des moutons. Ferdinand est également un personnage atypique, sorte d'emmerdeur en puissance et pas tellement conscient de son immense connerie. Les moutons s'avèrent peu fut fut mais immédiatement sympathique à l'image de Maa.
Quant à Cromwell, il s'avère impeccable dans ce rôle de ce fermier moins fou que ce que tous veulent croire.

Un conte charmant et attachant avec un héros pour le moins mémorable.

Note: 15/20