Un jardin sans papillons, c'est comme un plat sans sel ou sans épices. Ces lépidoptères animent l'espace, le rendent vivant, gai et charmant. Découvrez les trucs et astuces à connaitre pour les inviter dans votre jardin.
Le rôle de pollinisateurs des papillons n'est pas à négliger : en butinant, ils transportent sur leur ventre ou leurs ailes le pollen d'une fleur à l'autre et aident ainsi les plantes à se reproduire. A vous de les attirer : s'ils trouvent des plantes qu'ils affectionnent, ils ne quitteront plus votre jardin.
Est-il nécessaire de le rappeler ? Oui, car on ne le dit jamais assez : les papillons ne fréquentent que les jardins sains, dans lesquels ne rentrent aucun insecticide ou désherbant chimique. Cependant, pour garantir leur présence, mieux vaut également éviter les traitements naturels à base de bactospéine, d'ordinaire prescrits pour lutter contre les chenilles de papillon.
Le soleil est indispensable pour les papillons (sauf bien sûr pour les papillons de nuit). Un jardin à l'ombre ne reçoit pratiquement pas la visite de ces lépidoptères. Comme ils aiment la chaleur, n'hésitez pas à construire une rocaille, des murets en pierres : ces dernières gardent la chaleur. Ils aiment s'y chauffer, y faire la sieste. Comme tous les êtres vivants, ils ont besoin d'eau. Laissez traîner une coupelle, un cache-pot, un couvercle, un seau : il leur faut peu de choses pour s'abreuver.
Plus les plantes de votre jardin seront diversifiées, plus vous aurez de papillons, car chaque espèce à des plantes affectionnées. Certains, comme le machaon, l'un de nos plus grands papillons, fréquentent les ombellifères : fenouil, aneth, carottes... D'autres aiment les sauvageonnes, telles les orties, les chardons ou les pissenlits. Voilà pourquoi il faut conserver quelques petits coins non désherbés, des mini-friches : ils n'ont rien à faire dans les jardins tirés au cordeau !
Installez des haies diversifiées, indispensables pour nourrir et loger nymphes, chenilles, chrysalides, puis imagos (c'est le nom scientifique du papillon arrivé en l'état, comme on le connaît). Elles doivent être composées de feuillus et de quelques persistants, totalement ou partiellement d'espèces poussant naturellement dans votre région : aubépine, prunellier, sureau, etc.
Plantez des arbustes, grimpantes, vivaces et annuelles riches en nectar. Privilégiez les fleurs aux couleurs vives et les aromatiques : thym, verveine, mélisse, fenouil, basilic, ciboulette, menthe, calamintha... Quelques vivaces : asters, centaurées, eupatoires, mauves, népétas, oenothères, belles de nuit, sauges d'ornement, scabieuses, sedums, verveine de Buenos Aires, toutes sortes de graminées, valérianes, ancolies... Quelques grimpantes : chèvrefeuille, lierre... Quelques arbustes : lilas, troènes... Quelques annuelles et bisannuelles : cosmos, reine-marguerites, oeillet de poète, pétunias, digitales... Evitez les fleurs doubles, privilégiez toujours les fleurs simples : ils préfèrent !
Enfin, si vous avez la place, semez une prairie fleurie, même si elle ne mesure que 20 m². Vous pouvez récolter des graines dans la nature, ou acheter dans votre jardinerie des mélanges élaborés pour fournir des fleurs bien spécifiques, à floraison échelonnée.
Rose Landrieux avec Botanic, partenaire de Bioaddict.fr