Tome 1: Le défi du bélier
Présentation de l'éditeur:
La ville de Chicago vit au rythme des provocations d’un tueur en série aussi méthodique qu’implacable. La presse lui a donné un nom : Le Bélier. L’inspecteur Stephen Aries tente de remonter sa piste avant qu’il n’ait eu le temps de mettre sa dernière menace à exécution. Mais lorsque les coïncidences finissent par ressembler à des preuves, c’est sur Aries lui-même que les mâchoires de l’étau menacent de se refermer…
L'avis de Phooka:
L'idée de départ de cette série est basée sur les signes du Zodiaque et sur des pouvoirs que les héros auraient en eux. Dans ce premier chapitre (sur douze donc), on suit l'inspecteur Stephen Ariès, du signe du bélier, et qui pour résoudre une enquête particulièrement difficile et glauque, va user de moyens "pas comme les autres". Un récit qui commence donc comme un thriller, avec tueur en série, policier et enquête, pour aller flirter vers le surnaturel.Une idée de base franchement attirante donc , dommage que le scénario ne soit pas à la hauteur. En effet, le lecteur devine rapidement qui est le sérial killer, mais en plus de ça, la trame se dessine bien trop vite. En quelques pages l'enquête est bouclé, la faute sans doute à la nécessité d'ajouter un prologue à cet album (premier tome oblige). Du coup, la partie enquête elle même (le coeur du sujet donc) se rétrécit à quelques pages, bien trop rapide. Le suspense a à peine le temps de monter que la réponse est déjà là et c'est un peu frustrant. On aimerait suivre un peu plus ce tueur en série, mieux comprendre sa façon d'agir, on voudrait qu'il soit un peu plus auréolé de mystères, mais malheureusement on devine bien trop vite qui il est. De fait, ce n'est pas forcément gênant mais dans ce cas il aurait fallu faire monter la pression encore plus haut. Même chose finalement en ce qui concerne l'inspecteur Ariès. Sur le fond, le récit est réussi. Il est construit comme un "vrai" polar, dans les règles de l'art. Corbeyran est toujours aussi "efficace" et doué. Mais là où un roman laisse 200 ou 300 pages pour recrée une atmosphère, faire monter l'angoisse et susciter des questions, la BD ne laisse que 40 pages grand maximum, d'où ce sentiment d'intrigue trop vite bâclée.
Le graphisme est pourtant réussi, rendant bien la noirceur de l'atmosphère. La ville de Chicago qui sert de cadre, est peu visible malheureusement. Un dessin sombre, aux traits marqués qui convient tout à fait à ce genre de récit. A priori chaque tome devrait être dessiné par un illustrateur différent, la série devant être publiée au rythme d'un volume par mois.
Ce premier chapitre laisse donc un sentiment mitigé à sa lecture, par contre il laisse présager de suites bien supérieures. Car si on imagine les interactions entre les douze signes du zodiaque, avec des héros dotés chacun de pouvoir surnaturels différents, on peut supposer que le récit va devenir de plus en plus complexe et passionnant. A suivre donc ...