Source : COE Rexecode
Cela se passerait presque de commentaires…
Il faut juste se rappeler que pour l'instant, ce sont la Grèce et le Portugal, l'Espagne et l'Italie qui ont été les cibles de la défiance des "marchés" qui ont fait grimper les taux d’intérêt auxquels ces pays empruntent.
La majeure partie des Français ne veut pas l'entendre. Ou tout du moins fait semblant de ne pas vouloir l’entendre. Mais les faits sont têtus. Ils risquent de l’être de plus en plus. Et ils finiront par avoir raison. La majeure partie des Français se croient donc plus en sécurité avec un Etat qui dépense à tout va. Comme ils se croyaient à l’abri de la ligne Maginot en 1940. On connaît le résultat… Les « marchés » dans le rôle des Panzer en 2012 ?
Ils ont en grande partie raison : notre Etat est un des plus protecteurs au monde et c’est bien ainsi. Mais c’est aussi un des plus dispendieux et c’est bien là la source principale de tous nos maux : chômage de masse, délocalisations, précarité et j’en oublie.
Les prestations indispensables en matière de missions régaliennes (police, armée, justice etc), de services publics (éducation, transports etc), et de protection sociale (santé, chômage, retraite etc) sont particulièrement bien assurées en France. Et on ne le dira jamais assez, c’est bien ainsi.
Mais ces prestations sont assurées avec un tel surcoût financier, avec de tels abus, gâchis et déperditions que cela nécessite :
1/ de prélever des impôts et charges qui finissent par être insupportables à ceux qui s’en acquittent (en tout cas pour ce qui est des prélèvements directs, pour la TVA, c’est plus indolore),
2/ comme ce n’est pas suffisant, de financer le solde (le déficit public) par recours à la dette publique.
Le cercle vicieux est donc le même depuis quarante ans : les riches particuliers se font domicilier fiscalement en Suisse ou en Belgique et les entreprises licencient ou se délocalisent pour échapper à des charges sociales qui n’en finissent plus d’augmenter. Comme cela diminue les rentrées d’argent pour l’Etat, les collectivités locales et les organismes sociaux, il faut augmenter les taux des prélèvements existants ou en créer de nouveaux. Et d’autres entreprises moins grandes commencent à licencier ou à délocaliser elles aussi. Et des retraités simplement aisés partent s’acheter une résidence au Marco pour s’y faire domicilier fiscalement. Etc etc…
Dans les faits, le remède ne consiste pas à rogner sur notre Etat-providence, son système de santé et ses filets de protection sociale. Cela plomberait une croissance déjà anémique et ce remède-là tuerait le malade plutôt que de le guérir.
Le remède ne consistera pas non plus à augmenter encore les impôts, prélèvements et charges sociales. Ce remède-là aussi réduira encore la croissance et finira par transformer la France en République Populaire digne de l’époque du Rideau de Fer.
Il s’agit juste de mieux gérer l’Etat et ses émanations pour mettre fin aux abus, gâchis et déperditions.
Quelques exemples :
* combien d’enseignants ne sont pas en poste mais affectés à des missions ou simplement payés à ne rien faire car déclarés inaptes (j’en connais au moins un qui vaque à ses loisirs aux frais mensuels de l’Education Nationale) ?
* combien d’organismes et de commissions Théodule qui pondent des rapports et servent surtout à donner à une place et un revenu à un copain ?
* quels effectifs pour l’administration des anciens combattants ?
* combien de directeurs de la communication avec quels effectifs et quels budgets dans les collectivités locales ?
Si ce travail là n’est pas fait, ce sont les « marchés » qui nous acculeront à tailler à chaud et sans discernement dans les prestations sociales. Avec l’injustice que cela représentera car ce sont les plus faibles et les accidentés de la vie qui en pâtiront. Avec les risques politiques que cela impliquera dans la rue. Au mieux, un nouveau décembre 1995. Au pire, une guerre civile, un nouveau 1789 qui finira comme toujours dans le sang comme en 1793. La croyance dans un idéal de justice qui finira par donner lieu à une police.
Ou bien on aura Marine ou Jean-Luc comme Président de la République en 2017.
Tout cela pue comme dans les années trente.
NB :
1/ Ce graphique retient une moyenne sur la période 2005-2010. Mais on pourrait le faire sur une période 1976-2012 avec le même résultat. Car cette situation résulte de la légèreté et de la lâcheté dont on fait preuve les gouvernements de gauche comme de droite depuis quarante ans. C'était tellement plus simple et confortable de financer par le déficit et donc par la dette des dépenses que de dire des
2/ Derrière le terme anonyme de « marchés » (financiers) se cachent des hommes et des femmes dont le travail consiste à investir l’argent des autres, caisses de retraite/fonds de pension et épargnants. Des vilains Américains et des gentils Français…
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