Avez-vous (enfin) compris ?

Toi,  lecteur de passage au hasard d’un surf, toi l’ami qui suit assidument mes mauvaises feuilles et toi aussi, cuistot paumé qui tombe ici à la recherche de la recette du cassoulet bref qui que tu sois il te faut aller voter dimanche. Plus qu’un devoir civique il t’appartient de consacrer ¼ d'heure à ce geste citoyen.

Naturellement je respecte ton choix. Simplement après les péripéties d’une campagne irréaliste (je pèse ce mot ; les réalités ont justes été effleurées au cours des semaines de campagne), les sujets les plus chauds (la France dans l’Europe,  sa dette et les objectifs de redressement du pays)  sont aujourd’hui ignorés au seul profit de quelques artifices frontaliers supposées protéger notre pays de l’envahissement et du chomage.

Souvenez vous du nuage de Tchernobyl ; la radioactivité c’est arrêtée aux limites de notre territoire…c’est aujourd’hui pareil pour la misère; on vous l'annonce du pieds de la tour Eiffel!

La misère progresse en Europe en attaquant prioritairement les plus fragiles,Grecs, Portugais et aujourd’hui Espagnols. Mais cette misère économique ne pourra franchir la ligne qui nous sépare de ces régions grâce à la volonté supposée d'un seul homme. Ainsi, à bout d’argument, le capitaine du radeau nous propose de réfléchir à la réduction des facilités douanières ; les marchandises naturellement mais aussi les hommes seront filtrés pour le plus grand bonheur des Le Pen et de leurs électeurs.

Entendez-vous cette petite musique d’une France vraie qui travaille dur…le fainéant c’est donc l’autre. Peut-être ce pauvre  magrhébien qui accepte de creuser le Dimanche nos rues pour réduire une fuite de gaz aussi dangereuse qu'inopportune. Peut-être ces infirmières roumaines qui soignent les gueules alcoolisées à 3 heures du matin dans nos hôpitaux. Peut-être cette cohorte de sénégalais ou d’Ivoiriens qui nettoie nos bureaux à la Défense croisée dès potron-minet sur la ligne B du RER.

Nous avons tous des exemples pleins la tête. Nous avons tous également des contre-exemples. Mais devons nous céder à ces propos xénophobes sans prendre réellement la dimension du sujet principal. Il ne s’agit pas d’un mal franco-français ; il importe de considérer l’affaiblissement général du continent européen sous l'agressivité économique du Far-East  pour mieux  apprécier de la mutualisation des solutions acceptables par tous. A ce titre, la vision imposée par Mme MERKEL peut paraître particulièrement douloureuse ; Nicolas SARKOZY à adhérer, sans condition, aux propositions imposées par notre voisine,  sans apprécier du refus latent des Français à cette politique du pire. Est-il, en effet,  bien raisonnable d’imposer aux peuples sur le seul fondement de la crise une mort lente où l’investissement productif et la relance sont ignorés?

L’axe de la rigueur froide n’est pas tolérable ; il importe de savoir constituer les bases d'un accompagnement social et économique à la crise européenne. Naturellement par du soutien financier aux nations les plus faibles mais surtout par une juste appréciation des efforts imposés au peuple et un soutien aux plus fragiles. Cela s’appelle de l’humanisme.

Un mot que semble avoir oublié le Président actuel ; opposer le sud au nord, le petit au grand, le démuni au riche, le faible au fort est un jeu de cours de récré. Il est temps que cela change. Alors Dimanche prochain déplacez-vous pour mettre un terme à cette politique de la division. Rassurez vous, il ne s’agit que d’une étape dans le cycle permanent du pouvoir électif. Vous aurez tout loisir de nuancer cette décision aux législatives car,  à compter de juin,  il vous faudra apporter à ce gouvernement de transition les moyens de sa politique…et je ne serais pas surpris de quelques nouvelles alliances dans le cadre des étapes démocratiques à venir.

Mais, selon la tradition anglaise…step by step. Chaque étape mérite votre attention et celle-ci plus qu’une autre ! Je compte sur votre compréhension.