Le chiffre arrive à point nommé pour illustrer la courageuse politique industrielle de Nicolas Sarkozy : les ventes de textile au détail ont explosé ce premier mai et sont bien parties pour faire de 2012 la meilleure année depuis 1995 pour le secteur.
La journée d’hier fut pour les Parisiens une divine surprise, le premier clin d’œil du printemps depuis des semaines. C’est donc naturellement que nombre d’entre eux se trouvèrent trop couverts et durent en urgence se parer d’atours plus légers pour se soumettre — avec une complaisance que nous ne saurions qu’approuver — aux doux assauts du soleil.
Aussi inéluctable que la ruée sur les terrasses de café, la course aux manches courtes restera toutefois marquée cette année par une intensité inédite depuis presque vingt ans.
Ainsi, dans le seul XVIe arrondissement de Paris, 200000 t-shirts de campagne de Nicolas Sarkozy furent écoulés en quelques heures à un prix unitaire de 10 euros, soit 2 millions d’euros au total.
Si l’on ajoute les 120000 t-shirts déjà vendus le 15 avril sur la place de la Concorde — le temps moins clément avait rafraîchi les ardeurs des badauds encore incertains — le chiffre d’affaire dégagé est de 3 millions d’euros et quelques broutilles.
Et cela ne semble pas prêt de s’arrêter : on a assisté hier au Trocadéro à des scènes dignes des soldes les mieux réussis : bousculades, arrachage de vêtements, etc.
Face à cette demande extraordinaire, Jean-François Copé, en sa qualité de secrétaire général de l’UMP, qui est le détenteur exclusif des droits sur les t-shirts de campagne de Nicolas Sarkozy, a déjà prévu un nouvel arrivage : « Météo France annonçant 37 minutes d’ensoleillement d’ici dimanche prochain, nous prévoyons d’en vendre encore quatre millions six cents quatre-vingt mille. A peu près. »
Si l’UMP gagne son pari, ce seront ainsi 50 millions d’euros qui auront changé de mains à la faveur de l’air printanier. 2012 battrait ainsi le record de ventes de t-shirts de campagne établi en 1995 par Edouard Balladur.
Voilà de quoi rendre le sourire à un secteur industriel qui avait connu en 2011 son annus horribilis.