Hier (16 mars), épilogue des élections municipales, toutes (ou presque) les personnalités politiques ont été conviées sur les plateaux télé des 3 grandes chaînes nationales et de quelques autres chaînes d’infos.
C’est, je crois, la chose la plus énervante que j’ai pu voir à la télé ces derniers temps (ça surpasse même 100% Mag). Je connaissais déjà notre fabuleuse Assemblée Nationale, véritable temple de la démocratie ou les députés hurlent, n’écoutent pas, insultent presque, se comportent en véritable gamins de 16 ans commençant à avoir des opinions politiques.
© 2008 21, Talkadelic Street
Maintenant prenons TF1 (qui a l’art de sublimer les choses les plus stupides diffusables à la télévision il faut bien l’avouer). Que ce soit le soir du 9 mars, ou ce soir, ces “débats” n’étaient que des caricatures exaspérantes.
L’extrême-gauche, c’est-à-dire madame Buffet, qui y croit encore !, et monsieur Besancenot, qui énumère à chaque passage télé toutes les manifs à venir, et bien l’extrême-gauche est autant prise au sérieux que le MoDem qui emmerde absolument tout le monde (à droite et à gauche) et qui continue de croire que la vaguelette orange de l’élection présidentielle était autre chose qu’un mouvement d’humeur des Français. Ils sont complètement snobés par les autres participants, et n’ont l’air que de simples figurants … Mais ce n’est rien par rapport à monsieur Le Pen, qui, je vous l’mets dans l’mille, y croit toujours ! Il fait de plus en plus peur le vieil affreux.
Mais le meilleur est à venir !
La droite qui répète inlassablement des phrases choisies quelques heures auparavant :
«Mais vous, que proposez-vous ?», chère à madame Dati, qui a l’air réellement ravie d’être là et distille des petites phrases toujours faites pour alimenter le débat, évidemment. Du style : «Mais vous, qu’avez-vous fait ?», «Mais vous étiez ministre, et vous n’avez rien fait …»
© 2008 21, Talkadelic Street
«Ce n’est pas un vote-sanction ! Ce sont des élections aux enjeux locaux, pas nationaux !», cher à … toutes les personnalités de droite et qui reçoit invariablement comme réponse de l’autre côté de la table : «Pfffff…» *roulement d’yeux*
«Ne vous énervez pas, voyons», prononcée sur un ton exécrable (par monsieur Copé, qui sait y faire)
Pour eux, ces municipales ne semblent être qu’un mauvais moment à passer, une petite piquouse vite oubliée par eux, et par les Français également.
La gauche, gangrénée par les ambitions personnelles de ses personnalités (c’est pas nouveau et tout le monde le répète), a du mal à faire front pour pousser la piqûre plus loin dans l’épiderme de la droite. Elle refuse le triomphalisme, manque d’éloquence, et, dans le brouhaha des plateaux télés, peine à surfer sur la vague. Peut-être lui manque-t-elle une bonne planche, faite d’idées. Elle a maintenant une base électorale solide pour les prochaines élections, saura-t-elle la conserver ? Rien n’est moins sûr.
Ces débats, qui n’en sont pas, soyons francs, sont un bon témoignage de ce qui peut se dire chaque jour dans les couloirs du Parlement, et nous donne une bonne idée de la politique française : à grand renforts d’hurlements, les armées de gauche et de droite se battent à couteaux tirés, sans négociations possibles, dans un climat absolument exécrable.
Rassurons-nous, c’est pareil dans la plus grande démocratie du monde !
En tout cas pour moi, les débats électoraux, c’est fini. Une nouvelle étape est franchie dans mon désabusement politique (et ce n’était que ma troisième élection).