Et nos amis savent pertinemment de quoi ils parlent. Ces cafés-concerts, ils les ont arpentés de fond en comble. C’est là qu’ils ont défendu, bec et ongle, chacun de leur album. Par exemple, leur musique a souvent élu domicile au Citron, émérite diffuseur de popeux, folkeux, et rockeurs venus de lyon et d’ailleurs.
Mais depuis quelques semaines, le Citron tire la tronche. Et il a, selon nous, de bonnes raisons pour gueuler un bon coup. A chaque concert ou presque, on lui cherche des embrouilles, la faute à une application zélée d’une législation déjà inappropriée et particulièrement contraignante : limitateur de décibels, obligation de réaliser des travaux d’insonorisation clairement hors de portée des lieux visés, horaires de fermetures inadaptés. A cela s’ajoute certaines déclarations de guerre d’associations de riverains, en centre-ville. Cerises sur le beau gateau, les services de l’écologie urbaine de la Ville de Lyon, les services de la Préfecture, et le commissariat des arrondissements concernés font front pour pourrir la vie de ces lieux.
La connerie et l’absurde atteignent leur sommet quand la ville de Lyon attaque en justice le Sonic, péniche rêvée pour les amateurs de musiques indie rock. Le motif : affichage sauvage de ridicules affiches. Collées par défaut dans des endrois dits « illégaux », parce que les zones d’affichages sont inaccessibles, et trop peu nombreuses. La ville de Lyon n’ayant, au passage, pas peur de se contredire avec sa propre politique culturelle, prônant la diversité des lieux et des musiques proposées. On vous rassure : Le Sonic devrait gagner son procès, et la ville ainsi renvoyée dans ses buts et à ses propres insuffisances en la matière (Tiens, dans le nouveau programme municipal de Colomb, figure « hausse des zones d’affichages en centre-ville »).
Parce qu'au delà de l’exemple lyonnais, c’est une vision de la culture et de l’expression musicale qui est directement menacée. Le cercle vicieux est connu : la mort lente des petits lieux de diffusion entérine, à moyen et long terme, un rêve : celui de la pleine diversité de l’expression musicale, au détriment de mastodontes à qui on ne tire pas dans les pattes, dès la nuit tombée. Caricatural et franchement énervant.
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