Dimanche dernier ils ont appelé à voter blanc!
Je ne connaissais pas ce petit groupe de réflexion qui s'appelle Penser La France. Ils semblent avoir une analyse de la situation qui n'est pas basée sur les lieux communs habituellement distillés par les média de masse.
Je partage leur diagnostic sur de nombreux sujets, en particulier le fédéralisme européen, mais je diverge en ce qui concerne les solutions. Personnellement je considère le vote blanc comme contreproductif. Je comprends l'attachement à l'idée que l'on vote POUR quelqu'un, POUR un programme, POUR des idées. Pourtant le vote d'adhésion est généralement minoritaire et il l'a toujours été. Dans les meilleurs cas de figure un candidat va recueillir 30% des voix d'un premier tour de scrutin, et même parmi ces 30% il y a de nombreux électeurs qui déjà votaient par calcul, ou "vote utile". S'il n'y a pas adhésion tant pis, il ne faut pas avoir d'états d'âme, il faut voter CONTRE. Car si on ne vote pas CONTRE celui qu'on aime le moins, si on s'abstient, c'est équivalent à voter pour lui. C'est mathématique.
Bref personnellement le 6 juin je vote un peu POUR François Hollande, parce que j'ai voté pour lui à la primaire, et au premier tout... et puis je vote beaucoup CONTRE Nicolas Sarkozy, j'ai souvent expliqué pourquoi.
Toujours est-il que les Clubs "Penser La France", qui ne publient pas que des trucs idiots, appellent à voter Blanc. Je répète que je suis en total désaccord avec leurs conclusions, mais tout ça donne à réfléchir. Trouvez ci dessous quelques extraits choisis de leur appel au vote blanc. Bonne lecture.
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« SARKOZY-HOLLANDE, l’impasse ! »
Après un répit artificiel, la crise de la zone Euro va frapper comme jamais la France dans les toutes prochaines semaines. La France va ainsi devoir faire face à une crise économique et financière extrêmement grave comme en Espagne, en Italie, en Grèce et au Portugal. Dans un tel contexte, les troubles sociaux et politiques sont prévisibles. Les peuples désemparés vont demander des comptes. La violence politique va probablement refaire son apparition en Europe.
La crise que connaît aujourd’hui l’Europe comme la France n’est pas seulement économique et financière. Elle est avant tout une crise profondément politique. L’Europe – continent le plus riche du monde – souffre avant tout d’une crise d’impuissance. Pour les clubs « Penser la France », la seule voie possible du redressement national impose un préalable : la sortie de l’OTAN, de l’Union européenne et le retour à la pleine souveraineté monétaire.
Le second tour de l’élection présidentielle oppose deux hommes dont aucun n’a pris la juste mesure de la crise à laquelle nous sommes confrontés. La France aurait aujourd’hui besoin d’un de Gaulle ou d’un Salvador Allende. Aussi, c’est avec tristesse que nous constatons l’inanité du choix proposé aux français. Pourquoi s’en étonner ? C’est le choix du système.
Dès les premières heures du quinquennat, les clubs « Penser la France » ont lutté ardemment contre Nicolas Sarkozy dont le mandat peut être résumé d’un trait : abaissement de la France, trahison du pacte républicain et vulgarité. Nous avons lutté contre le Sarkozysme au nom d’une certaine idée élevée de la France. C’est au nom de ces mêmes valeurs que nous jugeons aujourd’hui le projet de François Hollande comme étant catastrophique : Intégration fédérale européenne accélérée, délitement du lien citoyen-nation, courtisanerie communautariste …
Nous devons tirer les conclusions qui s’imposent ! Les Clubs « Penser la France » - mouvement républicain regroupant communistes et gaullistes fidèles à l'esprit du CNR - appellent à voter « blanc ». Ce vote blanc n’est en rien un renoncement. Bien au contraire. Il est un vote de résistance.