Ce soir aura lieu le moment tant attendu de ces élections, le traditionnel débat d’entre-deux-tours qui opposera François Hollande à Nicolas Sarkozy.
Si les candidats ont minutieusement préparé ce choc télévisuel qui devrait exploser des records d’audience, les organisateurs du débat ont eux aussi confectionné cette rencontre dans les moindres détails…
A quelques heures de ce match cathodique, concentrons-nous sur les coulisses du plateau et sur ce que les journalistes de Libération, Raphael Garrigos et Isabelle Roberts appellent « un ahurissant mécanisme d’horlogerie diplomatique ».
La table autour de laquelle prendront place Laurence Ferrari, David Pujadas et les deux candidats mesure 2,50 m de large, contre 2,20 m en 2007.
Il y aura douze caméras pour filmer ce débat, 8 en plus en cas de panne, 1 car régie et 1 réalisateur de secours si le principal fait un malaise.
Deux coréalisateurs, désignés par chacun des candidats, veilleront à «l’impartialité» de Jérôme Revon qui après avoir réalisé débat Royal-Sarkozy, sera de nouveau aux commandes.
Température : on avait raconté qu’il y avait eu une négociation en 2007 entre Ségolène Royal qui souhaitait que le studio soit plutôt chaud, et Nicolas Sarkozy, plutôt froid. Certains ont suggéré que c’était parce que Nicolas Sarkozy avait tendance à transpirer que son adversaire avait réclamé la chaleur : « Non, je pense que c’était plutôt que l’une aime la chaleur et pas l’autre, estime Jérôme Revon. Là, les deux candidats se sont mis d’accord pour une température de 19 °, et nous allons avoir pour chacun d’entre eux une bouche de climatisation juste sous leurs pieds. Ce sera une température réglable comme l’habitacle d’une voiture ! »
Comme en 2007, la règle est de ne pas cadrer le visage de celui qui ne parle pas, pendant que l’autre parle. « C’est une règle qu’il faut respecter, et cela se fait comme pour une règle de sport » indique le réalisateur.
Libération révèle les exigences ou plutôt les coquetteries des candidats. Pas de plan de profil pour Nicolas Sarkozy à cause du nez, pas de plan de cheveux de François Hollande à cause de leur absence relative.
Avec autant de précautions, difficile d’imaginer un éventuel couac, cependant « On n’est jamais à l’abri d’un problème, explique Jérôme Revon. En 2007, un écran est devenu rouge derrière Ségolène Royal. Pendant une minute, nous avons été obligés de la filmer sur fond rouge. Heureusement cela s’est peu remarqué ».
Tout a donc été consciencieusement organisé afin que cette ultime rencontre se passe dans les meilleurs conditions. Hier encore, un avenant de dernière minute était discuté : comment prévenir les débatteurs si un événement important surgit pendant la soirée… Les joies de l’événementiel !
Sources : France inter, LaDepêche.fr