Malgré les demandes de Parker, pas de vraies baisses de prix, les Bordelais sont durs d’oseille

Le célèbre oracle du Maryland vient de publier ses notes sur les Bordeaux 2011. A cette occasion, l’influent critique réitère sa demande d’importantes baisses de prix. A ce stade, on ne peut pas dire que ses appels aient été entendus.

Il faut dire que l’année dernière le même Parker s’inquiétait des prix stratosphériques des Bordeaux 2010. Les Bordelais étaient alors déjà restés sourds aux bons conseils du Wine Advocate. Après un tweet assassin déclarant le millésime 2011 sans intérêt, le critique tempérait récemment  son jugement en évoquant « un millésime 2011 meilleur que ce je pensais de prime abord et qui pourrait se rapprocher de 2008 et 2011 ». A l’occasion de la publication de ces notes Parker enfonce le clou :

« Si les prix des Bordeaux 2011 ne baissent pas de manière significative, je ne pense pas qu’il y ait un marché qui accepte  d’acquérir ces vins livrables en 2014. »

Les notes livrées ne sont pas vraiment brillantes. Si l’on se base sur les notes décernées aux trente-cinq plus grands châteaux Bordelais, le millésime 2011 obtient un score cumulé de 92,5/100 contre 93,7/100 en 2008 et 91/100 en 2001. En termes de qualité, Parker a donc choisi de situer le millésime 2011 entre 2001 et 2008.

Dès lors, pour être un succès, la campagne des primeurs 2011 doit donc proposer des prix plus compétitifs que les cours actuels des millésimes 2001 et 2008. Or, à ce jour, les marques déjà proposées en primeur n’ont que légèrement baissé leurs prix par rapport à 2010. De fait, les 2011 se retrouvent donc moins bien placés que les 2001 et 2008 déjà disponibles.

Seule exception notable : Lafite. Noté 90-93/100, Lafite signe sa plus mauvaise performance depuis le millésime 1993. Ainsi, on comprend mieux pourquoi cette icône du Bordelais est sortie si vite et à un prix jugé attractif puisqu’en deçà des cours actuel des 2001 et 2008. A ce prix et aidé par les faibles volumes mis en vente, Lafite semble se vendre.

Les notes de Parker disponibles, tous les prix de sortie vont être disponibles très prochainement. Il est fort peu probable que la tendance s’inverse. Alors que les primeurs 2010 peinent encore à se vendre, Bordeaux s’achemine vers une campagne 2011 encore plus difficile à cause de prix bien trop élevés.

L’amateur éclairé s’abstiendra donc et attendra les foires aux vins qui auront lieu dans deux ans. Cela sera à coup sûr l’occasion de faire de meilleures affaires.