Mon âme est un roseau faible, sec et stérile,
Dépourvu de moelle, et sans fin se mouvant
Au premier gré du vent,
Tant il a d’inconstance en son être fragile.
Au moins si ce roseau ne t’était qu’inutile ;
Mais c’est lui, mon Sauveur, qui te frappe souvent,
Et pousse plus avant
Cet outrageux buisson dont ton beau sang distille.
Mon Jésus, si tu veux retirer quelque fruit
Du roseau de mon âme, après l’avoir produit,
Trempe-le dans ton sang, lui qui le fait répandre ;
Et puisqu’il est si faible, et si vide, et si vain,
Afin que d’inconstance il se puisse défendre,
Porte-le dans ta main.
Zacharie de VITRÉ (XVIIe siècle).
*****************************************************