La mémoire de l’eau, première partie

Publié le 02 mai 2012 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Marion et sa maman emménagent dans la maison de famille dont elles ont hérité. Installées au bord de la mer, dans le village où ses grands-parents ont vécus trente ans plus tôt, la mère et la fille re-prennent un nouveau départ dans une vie qui ne les a pas épargnées. L’enchantement opère rapidement dans cet endroit magique et propice aux souvenirs…


Edité chez Dupuis,
Dessin de Valérie Vernay,
Scénario de Mathieu Reynès,
Sortie le 05/04/2012

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Public conseillé : Tout public

Style : histoire initiatique et intimiste

L’histoire

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Caroline, jeune maman divorcée et sa fille âgée d’une dizaine d’année Marion prennent un nouveau départ. Après le décès de la grand-mère, mère et fille s’installent dans la maison familiale en bord de mer, la maison des souvenirs d’enfance et des jours heureux. Cet endroit, si plein de souvenirs merveilleux, est magique pour ce duo en reconstruction. La vue directe sur le phare en bord de falaise, la plage au pied du jardin, tout semble nouveau et fantastique pour la jeune Marion. Tout naturellement, les souvenirs laissés par les grands parents dans le petit village et dans les mémoires va alimenter la soif de racines de Marion.
Petit à petit Marion et sa maman s’installent dans cette nouvelle vie. Comme sa mère se consacre à son nouveau travail, Marion se trouve vite assez esseulée dans ce paysage nouveau et pleins d’imprévus. Ce qui n’est pas pour déplaire à cette fillette à l’esprit aventureux et au caractère bien trempé. Tandis que Caroline fait son deuil (sa vie de couple, ses parents), Marion va s’aventurer sur un territoire fantastique en explorant les étranges rochers sculptés et le phare interdit…

Le scénario

Reynès écrit une histoire à double entrée. Son travail précédent sur Alte-ego en tant que “caracter designer”, “storyboarder” et dessinateur m’avait emballé. C’est donc un premier travail comme scénariste qu’il signe avec “la mémoire de l’eau”. Mathieu Reynès écrit des scènes parfaitement évidentes qui servent l’intrigue, en jouant sur 2 tableaux. Il nous raconte l’histoire simple, humaine et touchante de cette fillette et de sa maman, en souffrance, mais ne s’arrête pas là. Cette quête intime sert de berceau à une grande aventure fantastique et maritime. Entremêlant les deux points de vue, il distille avec émotion le coté “humain” et nous embarque en même temps pour une grande aventure fantastique. Bravo, Mr Reynès ! Ces deux approches sont difficiles à mener de front et pourtant il s’en tire parfaitement bien. Il faut dire que Reynès n’est pas avare de subtilité et d’humanité. Ces deux personnages féminins sont hautement crédibles (ce qui est loin d’être évident pour un scénariste masculin). Sans jamais tomber dans la caricature, ils construit des scènes sensibles, touchantes et contemporaines. D’ailleurs, l’ensemble s’enchaine avec évidence. Quant nous avons appris à connaitre, voire aimer ce duo si touchant, Reynès nous embarque tout doucement vers son second récit…

Le dessin

Coté graphisme, Valérie Vernay s’en sort très bien. Pour son premier album de bande dessinée chez Dupuis, cette illustratrice de formation s’est mise au diapason de son scénariste. Son dessin, légèrement tremblé, et très épuré accompagne parfaitement l’histoire humaine et touchante de Marion et de sa maman. C’est surtout sa belle palette chromatique qui me séduit. Cette dessinatrice et coloriste sait se servir de ses couleurs avec habileté et délicatesse. Tout en demi-tons, ses couleurs baignent ses planches et nous invitent à y plonger.

Pour résumer, si vous désirez lire une histoire touchante, simple d’une maman et de sa fille, prenant un nouveau départ dans la vie, ‘la mémoire de l’eau” est pour vous. Si vous voulez vivre une aventure fantastique, “la mémoire de l’eau” est pour vous aussi. Quelles que soient vos attentes, Reynès et Vernay sauront vous combler en vous offrant un beau conte à suivre dans un second et dernier tome.