Depuis quelques mois, il est facile de remarquer qu’une frénésie publicitaire s’est emparée du gouvernement de M. Charest. Même la volonté manifestée de réduire le déficit budgétaire en réduisant les dépenses publiques n’arrive pas à freiner cette envolée de dépenses publicitaires. De l’annonce du budget 2012 à la hausse des frais de scolarité en passant par le plan Nord et le lifting de Revenu Québec, toute action gouvernementale est sujette à des placements médias massifs. Québec semble s’aligner vers une année record en matière de dépenses publicitaires.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps Mme Courchesne, la ministre responsable de l'administration gouvernementale et présidente du conseil du trésor, promettait, la flamme dans les yeux, dans un discours d’économe en chef, une réduction de 25% des dépenses publicitaires
Cette réduction faisait même partie des axes prioritaires de la stratégie de réduction du déficit du gouvernement libéral. L’annonce intimait l’ordre à tous les ministères et organismes apparentés de réduire de 10 % leurs frais d’administration, une économie attendue de 229 M $. Pour arriver à ces économies, chaque ministère et chaque organisme (incluant les organismes des réseaux de la santé et de l’éducation) doit notamment et obligatoirement réduire de 25 % ses dépenses en publicité, de 25 % ses dépenses en frais de formation et de 25 % ses frais de déplacements. Évidemment, cette mesure répondait directement à un ras-le-bol de la population à propos d’histoires de dépenses farfelues qui défraient régulièrement la chronique. Plusieurs mois après la promesse, les seules dépenses publicitaires qui semblent ne pas suivre la tendance à la baisse souhaitée sont celles de l’appareil gouvernemental. C’est dur, dur pour un gouvernement qui se bat pour sa survie d’avoir de la suite dans les idées.
Soyons clair, je ne suis pas contre toutes formes de publicités gouvernementales mais contre celles qui sont inutiles ou qui ont un dessein purement électoraliste. Dans toute démocratie qui se respecte, il est important que le gouvernement informe la population de ses actions et résultats. Mais il n’est pas toujours nécessaire de gaspiller l’argent des contribuables pour arriver à cette fin. Les objectifs d'une publicité gouvernementale pourraient être définis comme suit: « Informer la population de toutes les décisions gouvernementales, attirer l'attention du citoyen sur des objectifs de biens communs tels les campagnes de sécurité routière et de promotion industrielle; promouvoir les changements de comportements [...] et favoriser une plus grande participation de toutes les couches de la population à la vie politique de la nation » Dans cette optique, je comprends que le gouvernement dépense de l’argent pour rappeler aux jeunes pourquoi se protéger lors des relations sexuelles, ne pas prendre le volant en état d’ébriété. Je comprends les campagnes publicitaires qui visent à contrer les impacts de l’abus des produits du tabac, à encourager la dénonciation des agressions sexuelles, lutter contre la dépendance au jeu, etc. J’appelle tout ca de la publicité socialement utile qui vise à encourager les citoyens à adopter des bons comportements et de saines habitudes de vie.
Québec a doublé ses dépenses publicitaires pour promouvoir son dernier budget.Les sommes totales ont augmenté à 576 505$, comparativement à 261 320 $ l'an dernier, indiquent des données obtenues par La Presse Canadienne. A t-on vraiment besoin de dépenser autant d’argent pour faire la promotion du budget alors que les médias se chargent naturellement de diffuser, d’analyser et vulgariser le budget à chaque année?
Alors que les étudiants dénoncent la hausse des droits de scolarité et la mauvaise gestion financière, le gouvernement Charest a dépensé 200 000 $ pourdes publicités vantant les mérites du nouveau régime de prêts et bourses. «Il faut le rappeler, la hausse des droits de scolarité annoncée il y a un an s'accompagne d'une bonification du programme de prêts et bourses, indique la publicité, qui souligne que toute la société contribue à l'éducation des étudiants ». Véritable révélation, n’est-ce pas, de savoir que nous contribuons tous à l’éducation de nos compatriotes?
Refaire son image ? S’il y a une institution gouvernementale dont la réputation et la notoriété n’est plus à refaire, c’est bien Revenu Québec. Tu l’as dans la tête depuis ton premier chèque de paie jusqu’à la mort. Heureux contribuables, avez-vous remarqué le nouveau logo de l’Agence ? Pas pire pour seulement 20 000$ hein ? Puis, avez-vous bien compris l’idée derrière la nouvelle identité de marque ? Pourquoi vous devrez réclamer vos factures, et arrêter de payer des services en dessous de la table? C’est pour ca, les publicités à 4,5 millions parait-il.
Aux dernières nouvelles, le gouvernement Charest a acheté 165 000$ de publicité pour expliquer son offre aux associations étudiantes. Québec s'y targue d'avoir «été à l'écoute» et soutient que son offre permet à «tous les étudiants qui le désirent d'accéder aux études supérieures» sans nuire à leur situation financière. Le gouvernement martèle que la hausse équivaut à 0,50 $ par jour. De la somme investie en publicité, 108 000 $ sont allés aux imprimés et 45 000 $ aux radios. Maudits étudiants, quand allez-vous arrêter de pourrir la vie du gouvernement? Un gouvernement trop stressé pour son avenir, ca coûte trop cher. Je veux bien payer pour vous mais pas pour le stress gouvernemental. Quand on est rendu à vendre la hausse des frais de scolarité comme les électros chez Brault et Martineau « Ca équivaut à 0,50$ par jour, c’est-à-dire moins cher que le prix d’une tasse de café ». Ca fait dur en titi. Mon petit doigt me dit que toute dépense étalée sur une longue période peut facilement être inférieure au prix d’une tasse de café par jour. Et vous ?