L'arbre centenaire renaît avec le printemps. Il vous avait déjà salué pour la bonne année, tout dépouillé alors comme une gravure sur le ciel.
Ses feuilles sont aujourd'hui bien écloses mais encore délicates et toutes roses.
Il a mis du temps, durant ces quatre derniers mois languissants plein de grisaille et de tristesse, pour élancer la sève jusqu'au bout des rameaux, pousser chaque feuille et se couvrir enfin d'une ramure magnifique et puissante.
Tu es assurément comme le dit Henry Bauchau : "cette chose si belle que l'on peut contempler des yeux, toucher de ses mains et entendre sans lassitude avec son coeur." (Oedipe sur la route, 1992).
Oui, je te porte dans mon coeur et je te remercie ...
Pour la graine ensemencée,
Pour la force de la tige et des racines,
Pour les couleurs de la verdure,
Pour la gravure des branches en hiver
Pour la fraîcheur de l'ombre en été, Pour la rousseur des feuilles mortes, Pour l'abri des oiseaux, Pour l'agilité de l'écureuil, Pour le poids du sac déchargé, Pour les confidences heureuses et malheureuses, Pour les rondes autour du tronc, Pour les bras enlacés, Pour les coeurs gravés, Pour l'écorce déchirée, Pour la promesse du feu, Pour la chaleur des bûches, Pour le travail du bûcheron, Pour la résine sur la cognée, Pour la sculpture de l'artiste, Pour le papier de nos écritures, Pour le symbole de nos ancêtres, Pour les racines futures de nos familles, Pour les graines ensemencées Pour tes feuilles roses au printemps
Du beau travail ! Bravo l'arbre ! Continue !