Le dilemme

Publié le 01 mai 2012 par Nicolas007bis

Je vais essayer de l’énoncer le plus simplement possible ce dilemme :

D’un coté nous avons Hollande, homme sympathique et que je crois sincère et plein de bonne volonté. Il est, et de loin, le plus apte à mettre en place la république irréprochable que Bayrou appelle de ses vœux depuis toujours.

Pour autant, il est à gauche, et pour gagner en tant que représentant de gauche il faut faire de vaines promesses, il a fait de vaines promesses, il va gagner.

Malheureusement, ce n’est certainement pas avec son programme qu’il va redresser la France. Il n’arrivera évidemment pas à l’équilibre budgétaire à échéance 2017 tel qu’il le promet. Il s’appuie sur un taux prévisionnel de croissance que tout le monde s’accorde à trouver irréaliste et il y a beaucoup trop dépenses affichées et trop d’onéreuses zones d’ombres dans son projet. Non seulement la maîtrise affichée de la hausse des dépenses publiques qu’il prétend mettre en œuvre n’est pas suffisamment précisée mais elle parait incohérente avec les dépenses annoncées dans son programme. Plus grave, il semble n’avoir pas pris la mesure des efforts qui devront être faits pour sauvegarder notre fameux modèle français qui n’est d’ailleurs plus un modèle pour personne que pour les français. A moins qu’il n'ait l’intention cachée de le reconsidérer en profondeur, mais alors elle est extrêmement bien cachée l’intention.

En résumé, je n’ai aucune confiance en François Hollande pour redresser le pays, pire encore, s’il fait ce qu’il a annoncé, la situation ne peut aller qu’en s’empirant.

De l’autre coté, nous avons Sarkozy, homme que je trouve personnellement peu sympathique, dont j’ai du mal à comprendre la stratégie, pour peu qu’il en ait une, autre qu’électorale, et dont la sincérité n’apparait pas extrêmement évidente. De plus, sa pratique du pouvoir a été tout sauf exemplaire.

Pour autant, il est probablement mieux placé que son rival pour atteindre ses objectifs de réduction des déficits, moins de blocages idéologiques, même si, de son coté également, les zones d’ombres sont nombreuses. Pour autant, ses 5 années à Élysées n’ont pas prouvé grand-chose. Certes on peut lui reconnaitre quelques bonne intentions, mais il a clairement péché dans la réalisation. Il a également fait quelques grossières et couteuses erreurs, la loi TEPA en est une magistrale.

Enfin, son projet économique n’est clairement pas à la hauteur des enjeux : mesures d’économies aléatoires et insuffisantes et réforme structurelles pour le moins imprécises.

Rien de bien convainquant sur les sujets qui doivent primer avant tout, le redressement de la France, la montée en gamme de son industrie, l'éducation, l’investissement dans la recherche et le développement et dans l’enseignement supérieur, le financement des PME, le renforcement de l’intégration européenne avec une véritable stratégie européenne…

Plus grave encore, il est parti dans des considérations qui sont à mille lieues de celles que l’on attend d’un prétendant à présidentielle en 2012 : « En 1995, le grand sujet, ça a été la fracture sociale. En 2007, c'était le travail. En 2012, c'est la question des frontières. Mon projet, c'est de remettre les frontières au coeur de la politique » (discours de Toulouse du 30 avril)…Evidemment que Sarkozy n'est pas le mal, mais comment faire confiance en quelqu’un qui, alors que la France est au bord du gouffre, vous dit que son projet « c'est de remettre les frontières au coeur de la politique » ?...comment voter pour quelqu’un qui manifestement a décidé de faire de l’Europe et de l’immigré des boucs émissaires ?

Pas facile de faire un choix. Le vote blanc est franchement tentant dans ces conditions mais voter blanc c’est laisser les autres choisir à sa place…alors il me reste 5 jours pour faire mon choix…par défaut.