L’intervention vivante et spirituelle de Gilbert Thiel, succédant à plusieurs autres soirées passionnantes, justifie pleinement notre vif intérêt à participer à la réunion mensuelle d’information et d’échanges proposée par Nancy-Mosaïque, dont les débats ont la vertu d’aiguiser notre réflexion sur un thème d’actualité.
Et puisque dans sa carrière Gilbert Thiel s’est longuement occupé de terrorisme, permettez moi d’évoquer l’affaire Mohamed Merah et son retentissement dans notre société.
A la suite de ces crimes odieux nous avons, en positif, constaté le profond désaveu exprimé par l’immense majorité des français de toutes confessions. En négatif, nous déplorons des inscriptions « Mohamed martyr » taguées dans plusieurs villes, des rassemblements de musulmans pour honorer ce tueur (dont une à Vandoeuvre), les protestations après son « assassinat programmé ».
Les orientations politiques prises après le vote des habitants des pays du printemps arabe, enfin libérés de longues dictatures, ont montré qu’indubitablement, la majorité souhaitait voir l’Islam jouer un rôle politique, structurant la société, instaurant la charia, éliminant les chrétiens (les juifs l’ont déjà été). Pour cet Islam conquérant, hostile à toute forme de démocratie, rebelle aux valeurs de tolérance et de laïcité, le but avoué, comme celui de l’inquisition, est d’imposer sa religion et sa loi au monde entier.
L’intégrisme musulman agit dans le monde avec la même intolérance que le communisme soviétique vis à vis de toute opposition. L’islam modéré est peu à peu balayé par des mesures totalitaires soutenues par les menaces et toutes autres formes de coercition. On a pu constater en Iran, comment l’opposition peut être mise brutalement au pas si la consultation électorale est défavorable au pouvoir en place.
Dans toute l’Europe, profitant des libertés existant dans les nations démocratiques, utilisant les ressources des lois de tolérance, les intégristes s’installent, noyautent, recrutent, avec la complicité inconsciente des angéliques opposants à toute contrainte. Ainsi, peu à peu, les « cellules dormantes » peuvent se multiplier en attendant l’heure de la guerre totale contre les « insoumis ». Cette menace est une réalité incontestable qui bénéficie largement de l’aveuglement collectif. A travers le déni de cette menace, cet aveuglement est criminel.
C’est par l’aveuglement des nations que s’est accomplit le génocide arménien… L’absence de fortes réactions permit, de lâchetés en abandons, au nazisme de perpétrer la Shoah.
Par leur aveuglement volontaire, des intellectuels pourtant bien informés nièrent les crimes de Staline. Ce fut aussi par aveuglement qu’un silence indifférent recouvrit les massacres des Hutus, de Srebrenica, et aujourd’hui du Soudan, de Syrie….
L’aveuglement et le silence sur l’hégémonie de l’extrémisme islamiste, a abandonné à la seule extrême-droite la dénonciation de ses dangers, qu’elle a pris soin d’amalgamer à toute la population immigrée.
Comme les idées de cette extrême droite sont dangereuses et inacceptables, c’est en bloc que leurs opposants révoltés en prennent le contre-pied. Alors, du centre à l’extrême gauche, on en rajoute dans le positionnement libertaire, dans le politiquement correct, dans la défense inconditionnelle des droits sans devoirs. Avec comme corollaire une réponse positive à toutes les exigences, même celles qui écornent les principes de la laïcité.
Or, le seul véritable rempart contre le prosélytisme religieux, contre les excès du communautarisme, se trouve dans l’application rigoureuse des règles de la laïcité. Hélas, mille fois hélas, celle-ci n’a jamais été autant violée.
Aucune autorité religieuse israélite n’aurait jamais osé exiger qu’on serve de la nourriture cachère dans les cantines scolaires : aujourd’hui les repas sont presque partout halal. Aucune secte n’aurait osé demandé des horaires de piscine interdits aux hommes : aujourd’hui on accorde la ségrégation. Les bigames reçoivent des aides sociales pour leurs deux épouses,on rembourse la circoncision non médicalement indiquée, etc.
Plus grave encore, on accorde des visas à des imams venus prêcher l’islamisme dans les mosquées nouvellement construites, empoisonnant les cerveaux de jeunes musulmans, avec la complicité inconsciente de notre excessive tolérance démocratique.
Sur les lieux où les autres habitants des cités en souffrent, les sondages montrent que toutes ces démissions font le jeu des frontistes. Les résidents ne voient que ce moyen pour exprimer leur détresse face à l’islamisation, face aux pressions grandissantes sur les musulmans modérés.
Que pourront faire les juges anti-terroristes quand des milliers de pôles de subversion se seront durablement installés, à l’instar de beaucoup de grandes villes européennes ?
Notre devoir de citoyens est d’ouvrir les yeux de nos élus et surtout de convaincre les plus généreux d’entre nous du véritable danger représenté par l’abandon des grands principes de la laïcité qui nuit à l’intégration des immigrés.
Denise et Daniel Rozencweig