Chaque année, les élus, les associations d’anciens combattants, des citoyennes et des citoyens se retrouvent, place du souvenir, autour de notre monument aux morts, pour de multiples commémorations.
C’était le cas dimanche dernier à l’occasion de la Journée nationale du Souvenir des victimes et héros de la déportation, au cours de laquelle la nation honore la mémoire de tous les déportés sans distinction, et rend hommage à leur sacrifice.
Richard Jacquet disait dimanche qu’ « en ce jour particulier, le silence et la méditation se prêteraient mieux à vivre ce moment. Mais l’homme a besoin de se souvenir avec des mots pour l’aider à vaincre l’oubli. »
C’est, en effet, de notre devoir de rappeler ce que fut l’une des plus effroyables et honteuses pages de notre histoire : la déportation fut bien davantage que le transport d’ennemis en terre étrangère ; elle fut, avec la collaboration servile du gouvernement de Vichy et de l’Etat français, une implacable machine à déshumaniser, à tuer hommes, femmes et enfants au service d’une macabre idéologie.
Pour illustrer son propos, le maire a relu un passage de l’œuvre de Primo Levi « Si c’est un homme »
« Alors, pour la première fois, nous nous apercevons que notre langue manque de mots pour exprimer cette insulte : la démolition d'un homme. En un instant, dans une intuition quasi prophétique, la réalité nous apparaît : nous avons touché le fond. Il est impossible d'aller plus bas : il n'existe pas, il n'est pas possible de concevoir condition humaine plus misérable que la notre. Plus rien ne nous appartient : ils nous ont pris nos vêtement, nos chaussures, et même nos cheveux ; si nous parlons, ils ne nous écouteront pas, et même s'ils nous écoutaient, ils ne nous comprendraient pas. Ils nous enlèveront jusqu'à notre nom : et si nous voulons le conserver, nous devrons trouver en nous la force nécessaire pour que derrière ce nom, quelque chose de nous, de ce que nous étions, subsiste. »
« Ne les oublions pas, n’en perdons pas la trace, n’oublions jamais ce qui s’est passé » a conclu Richard Jacquet. « Gardons toujours à l’esprit que le renoncement aux valeurs de notre République, Liberté, Egalité, Fraternité, peut conduire au pire.
Opposons toujours la rigueur de la loi à ceux qui prétendent nier l’horreur de ce qui s’est passé. Combattons sans relâche ceux qui prônent, en France et dans le monde, la haine, le racisme, l’antisémitisme et l’intolérance.
Ne nous laissons pas envahir par une idéologie dominante de l’individualisme qui nous pousserait à mépriser celui qui vit à nos cotés et construisons ensemble un monde de paix, de fraternité et de justice. »