Si, comme moi, vous avez dévoré et adoré Le Mec de la tombe d'à côté, vous n'allez pas résister longtemps à dévorer la suite-qui-n'est-pas-une-suite-mais-un-peu-quand-même de cette étonnante et cocasse vie que partagent Désirée et Benny dans Le Caveau de famille.
Petit rappel :
Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire de métier, et citadine pragmatique, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance. Au cimetière, elle rencontre le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que la tombe avec sa stèle tape-à-l'oeil. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, de façon assez rustique, et grâce à une bonne dose d'humour et d'autodérision.
Chaque fois qu'il la rencontre, il s'énerve contre la "Crevette" qui occupe le banc au cimetière avec lui, avec son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Rien, a priori, ne rapproche ces deux-là, et pourtant, il suffira d'un sourire qui éclate simultanément sur leurs lèvres, pour qu'ils soient tous deux éblouis. C'est le début d'une histoire d'amour assez cocasse. Ils sont tout le contraire l'un de l'autre.
Désirée veut un enfant de Benny, mais l'enfant tarde à venir. Par déséspoir et aussi parce que la vie de ces 2 personnages est tout sauf ordinaire, ils se donnent 3 derniers essais pour y arriver.
L'un d'eux est concluant.
Désirée quitte alors sa bibliothèque et s'installe avec Benny à la ferme. Ils se marient, ont un enfant et décident d'en avoir 2 autres. Et c'est là que les emmerdent commencent.
Dans Le Caveau de famille, l'histoire est racontée sur 7 ans, à travers les yeux de Désirée, Benny et Annita, l'ex de Benny.
Tout comme pour le premier, le ton y est acide, cru, humoristique, on a tour à tour envie de coller des claques à Benny, puis à Désirée, puis de nouveau à Benny et ainsi de suite.
Le coeur en cage de la couverture résume très bien ce que vivent Désirée et Benny durant ces années. Ils se sentent étouffés dans cette relation, leur amour est comme enfermé. Désirée, douce rêveuse, et Benny, rustre agriculteur terre-à-terre, n'ont aucun point commun, absolument tout les sépare. Ils ne peuvent pas vivre ensemble, mais ils ne peuvent pas non plus vivre séparés. Commencent alors les remises en questions.
Bien que j'ai adoré ce 2ème volet, je dois avouer que j'ai hésité avant de l'ouvrir. Depuis le temps, on sait que les suites-qui-ne-sont-pas-vraiment-des-suites-mais-un-peu-quand-même sont souvent bâclées, elles surfent sur le succès du premier et n'ont d'autre vocation que de laisser un arrière goût particulier qui dure le temps qu'on décide si on a aimé ou si on a détesté cette suite-qui-n'est-pas-une, toussa.
L'auteure parle des sujets tels que la grossesse ou ce que celle-ci produit sur la vie d'un couple et de la routine dans lequel les couples s'enlisent parfois avec beaucoup de réalisme. Les remarques acerbes et les petits piques, dont seuls Désirée et Benny sont capables, fusent de toutes parts, parfois avec humour, même si à d'autres moments on se demande si on doit rire.
Au delà de quelques moments poussifs, j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver ces 2 personnages que la vie a réuni même si on ne comprend pas très bien pourquoi. Katarina Mazetti a une manière unique à elle de raconter les histoires et rien que pour cela, Le Caveau de famille est une petite merveille à lire.
Sur ce, je vous laisse, je vais boire un café à la machine à macchiatos.
(*) titre original en suédois - Le Caveau de famille, Katarina Mazetti