J'étais avec quelques Luzéens l'autre soir quand l'un d'entre eux s'approche de moi et me demande "et toi Laurent? t'es plutôt Sarko ou plutôt Hollande?".. Bon déjà lui c'est sûr, il ne lit pas mon blog. Je sens que sa question est sérieuse alors je ne fais pas de blague. Je lui réponds pour situer les choses "tu sais moi je suis adhérent d'un petit parti de centre gauche, le PRG, la dernière fois j'ai voté Bayrou au premier tour et Ségo au second tour, ce coup ci je vote Hollande au premier tour et au second tour".
Cet échange m'a inspiré deux réflexions:
1/ En période de diminution dramatique du pouvoir d'achat, en période de grandes incertitudes, combien de "Français moyens" supplémentaires vont exprimer leurs peurs et leurs colères en votant pour Marine Le Pen? Je n'aurais jamais pensé que ce monsieur, que je croise très régulièrement était FN. Je l'aurais placé plutôt à gauche. Sa colère, ses doutes, ses angoisses étaient légitimes et il n'y avait aucune arrière pensée nauséabonde dans sa démarche.
2/ Je ne sais toujours pas comment je dois gérer mon discours face aux électeurs de Marine. J'ai un discours sur ce qui se cache derrière le message anti-immigration. J'explique, quand on me le demande, que l'aspect "couleur de la peau", est intelligemment caché dans le vocabulaire mais bien présent dans la réflexion du FN. Mais tout cela ne répond pas, mais alors pas du tout, aux peurs, aux angoisses, aux colères légitimes des électeurs FN.
Bon voilà que je me mets en colère... comme d'hab. Ce qui me met le plus en colère ce sont ces discours moralistes de certains élus et militants de gauche, qui prennent de haut tous ses Français qui votent Le Pen. Ils parlent sans arrêt de leur xénophobie, mais refusent de voir leurs souffrances, leurs peurs, leurs angoisses.... Ils pavent la route de Marine.