Les « Rencontres en Chine du Sud » se font colorées en mai, puisqu’elles sont consacrées à deux peintres français amoureux du rouge qui font l’actualité dans la région : Stem, avec son exposition « Découverte du censorisme culinaire en Chine » à la galerie EMG (Redtory-Canton) jusqu’au 19 juin organisée dans le cadre du Festival Croisement, et Pascal Maljette, basé à Canton, qui exposera à Macau à partir du 3 mai dans le cadre du « French May ».
Rencontre avec Stem le bordelais au lendemain du vernissage de son exposition, où il nous a présenté ses toiles, fait goûter les vins associés et offert sa mousse au chocolat à la violette pour accompagner la toile du même nom. Merci Stem !
Qu’est ce que le censorisme ?
Il s’agit d’une approche différente de l’abstraction, avec la volonté d’accompagner, de guider les personnes qui regardent la toile de manière à ce qu’elles puissent comprendre le travail de l’artiste. Je donne ainsi des clés de compréhension de mes toiles, dont chacun fait ensuite ce qu’il veut. Le censorisme est tiré du mot « censor » : celui qui donnait la règle du jeu. Il pourrait également s’écrire « Sensorisme, avec un S », pour jouer sur le mot « sens » : le sens d’une oeuvre, ce qu’elle veut dire, et le ressenti, ce que l’on ressent face à elle.
De quand date le concept ?
J’ai commencé à peindre il y a environ dix ans et la première exposition censoriste a eu lieu au printemps 2009. Cette exposition en Chine est centrée sur le censorisme vinicole et culinaire, avec une volonté de présenter mes toiles, la cuisine et le vin autrement. Les huit toiles de la série « censorisme vinicoles » sont toutes dédiées à une appellation différente de vin de Bordeaux, et sont peintes avec ce vin. Il s’agit d’une nouvelle manière de faire découvrir le vin.
Pourquoi une exposition en Chine ?
Dans mon travail de peintre coloriste, j’ai une passion pour le rouge. S’est ajouté à cela un intérêt pour la civilisation chinoise et un véritable attrait, une fascination pour ce pays. J’avais envie de connaître la Chine de l’intérieur et ai eu l’opportunité de voyager en Chine en 2010 . J’y ai noué plusieurs contacts, et la galerie Redtory a apprécié l’idée d’une abstraction accessible. Après avoir présenté quelques toiles au Japon et à Boston, il s’agit de ma première grande exposition à l’étranger.
Ce premier voyage en Chine a-t-il fait évoluer votre peinture ?
Certaines toiles, présentées dans l’exposition, sont véritablement nées en Chine, telle « La Table Chinoise » ou « Les Iris de Cang Jie ». L’idée de « La Table Chinoise » m’est venue lors d’un déjeuner traditionnel à la mairie de Shunde auquel j’ai eu la chance d’assister et qui m’a permis d’apprécier la richesse, la générosité et la convivialité de de la cuisine chinoise et de la grande table ronde qui réunit les convives. Cela reste un moment très fort pour moi et j’ai eu envie de le raconter avec ma peinture.
J’ai peint plusieurs toiles en lien direct avec la Chine pour cette exposition, comme « Riz Cantonnais » dans la série censorisme culinaire. On y retrouve le riz blanc dessiné dans le fond de la toile, et tous les aliments qui l’accompagnent, coupés en petits morceaux. Ce type de toile fonctionne comme un peu comme l’illustration d’une recette ; j’aime la communication et le partage, dans la cuisine notamment, et j’adore manger…
Exposition « Découverte du censorisme en Chine », Galerie EMG, jusqu’au 19 juin 2012.
Contact EMG Art Center : Victor Wong, emgartcenter@163.com
Visuel : « La Table Chinoise » (détail)
Plus d’infos sur Stem et le censorisme : http://www.chezstem.fr
Plus d’infos sur le Festival Croisements : http://www.faguowenhua.com