Peut-on briser un cœur?

S’il est un mot qui obtient la faveur en terme d’images consacrées, c’est bien celui du cœur. Aujourd’hui, nous allons nous attarder à l’expression voulant que l’on puisse le briser. Et qui en est le déclencheur.

Je suis la première à vous l’avouer. Dans un passé pas si lointain, je m’en suis plainte à satiété. Et l’auteur de mon malheur était, vous aurez deviné, celui à qui j’avais confié mon cœur. Celui en qui j’avais investi mon bonheur. Celui qui était parti pour d’autres cieux. Enfin bref, mon amoureux.

Si vous avez déjà été l’objet, et non le sujet, d’une rupture, vous avez une idée de ma torture. Vous connaissez le calvaire de passer au travers. Et vous avez peut-être réussi, comme moi, à vous remettre d’aplomb. Si non, puisse mon partage vous donner l’élan pour y arriver!

Alors, peut-on vraiment briser un cœur?

C’est avec conviction que je vous réponds non. Pourquoi? Parce que, selon ma définition, le cœur est la partie de soi qui n’est pas fait de matière. C’est notre dimension illimitée. Il a la texture de la lumière. Intangible. Indestructible. On ne peut pas le briser. Ni même l’ouvrir ni le fermer.

Mais qu’est-ce qui se brise en nous, quand notre amour nous quitte?

Après avoir retourné cent fois les cendres froides de mes propres amours défuntes, j’en suis venue à cette conclusion. Ce qui est brisé en soi, c’est notre beau grand rêve de vie à deux. Ce qui tombe en miettes, ce sont nos attentes, nos espoirs, nos projets. Ce qui éclate, c’est notre avenir parfait.

Y compris la face qu’on perd. Et tout ce que l’on soustraira de notre inventaire.

Finalement, on découvre que la douleur se situe dans notre tête. À l’endroit où se fabriquent nos projections. Là où s’enregistrent nos souvenirs. Notre mental a beaucoup de mal à accepter que ses plans soient contrariés. Il confond le déclencheur et ses perceptions, qui viennent de ses valeurs.

C’est ici que notre cœur entre en action.

Nous pouvons compter sur lui pour nous rappeler que chacun est libre de ses choix. Que ce que l’on vit, on l’a fait vivre ou on le fera vivre aux autres aussi.

Nous sommes si fragiles et si puissants. En un instant, nous pouvons nous effondrer comme un enfant. Pourtant, en y mettant tout notre cœur, nous pouvons nous relever comme un géant.

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