Retrouvez ci dessous la partie 1 des questions posées à David Matsumoto sur son site :
Question 1, (Ben) : J’ai pris connaissance que D3 est encore dans le stage de recherche il pourrait mettre les utilisateurs en danger, alors pourquoi est s'étant vendu comme un outil de formation et si doit être utilisé, il devrait être noté que c'est toujours dans la recherche stage.
David Matsumoto : Pour répondre à votre question, tous nos outils d’entrainement sont dans le stage de recherche parce que nous conduisons constamment de nouvelles recherches pour mesurer leur efficacité, leur validité, etc… la connaissance n’est jamais statique. Étant donné ce fait, et pour répondre directement à votre question, il n’y a pas de controverse que les 2 visages que nous enseignons en D3 sont des expressions précurseurs d’une agression. Les forces de l’ordre nous ont demandé de donner toute les informations que nous avons et donc c’est pour cela que nous avons D3. Cependant, en plus de ces deux visages, il doit aussi avoir d’autres expressions faciales dangereuses que nous ne connaissons pas encore. Nous allons continuer à conduire des recherches dans cette voie.
Question 2, (Warren) : Pour ceux qui veulent aller plus loin dans l’entrainement des micro-expressions et de la détection du mensonge, que vous nous recommandez-vous d’aller en premier ?
David Matsumoto : La première chose que je recommanderai est que vous devez apprendre tout ce qui vous est possible pour développer vos compétences dans ces domaines. Bien sur, vous devrez prendre des entraînements aux micro-expressions faciales et aux expressions faciales subtiles jusqu’à avoir atteint le niveau « master ». Ensuite, je vous recommande de faire vos recherches. Lire tout ce qui a été écrit sur le sujet (je peux aussi vous suggérer quelques lectures). Finalement, étudier le comportement des personnes. Observez et regardez tout ce que font les personnes pour essayer de comprendre les comportements complexes des personnes. Dans notre société, il nous est appris que les mots signifient tout et le non verbal est ignoré. Essayer d’aller à l’encontre de cela et observer les comportements non verbaux. Essayer de déchiffrer ce qu’ils veulent dire. L’observation des personnes peut être faite dans des endroits simples comme : à la terrasse d’un café, au restaurant, dans les supermarchés, les parkings et même à l’arrêt de bus.
Question 3, (Sandra) : Je me suis intéressé aux signes invisibles du mensonge comme la tonalité de la voix et à la vitesse du battement du cœur. Quelle est la tonalité de la voix d’un menteur ?
David Matsumoto : Pour répondre à votre question, il y a eu de nombreuses études qui ont étudiées les indices vocaux du mensonge, bien que les résultats ne sont pas encore clairs. Il est important de comprendre que les changements para-verbaux peuvent être un signe de mensonge, s’il dévie de la baseline d’une personne. Un simple changement du ton de la voix quand une personne répond n’est pas nécessairement le signe d’un mensonge – cela peut être juste quelque chose que la personne fait en temps normal. Il est important de prendre ces choses en considération dans la détermination des faits, mais souvenez vous qu’il n’y a pas d’effet Pinocchio !
Question 4, (Steven) : Ma question est liée aux personnes qui peuvent avoir un fonctionnement cognitif plus bas que la moyenne (à cause d’un traumatisme crânien, d’un problème de naissance, etc.). Montrent elles les mêmes micro-expressions que ceux sans déficiences ? Est ce que les fuites potentielles sont les mêmes ou sont elles différentes à cause des différences cognitives ?
David Matsumoto : Pour faire court il y a eu peu de recherches faites sur si des personnes que vous mentionnées, montrent des micro-expressions comme les personnes sans déficiences, nous ne savons simplement pas. Mon opinion personnelle est que les fuites potentielles ne seront probablement pas différentes. Bien que, cela devrait aussi dépendre de la nature de l’anomalie ou du traumatisme.
Question 5, (Robert) : Selon vous combien de personnes ont la capacité à contrôler leur mouvement corporel subconscient a tel point qu’il n’y ait pas de fuite sur ce qu’elles pensent ou ressentent ?
David Matsumoto : Les personnes ont définitivement la capacité d’être entraîner à contrôler leur visage et à ne pas laisser d’indices sur ce qu’elles pensent ou ressentent. Bien que, la plupart des personnes n’y arrivent pas et qu’il est très difficile d’y arriver sans un entraînement. Alors la réponse à votre question est : pas beaucoup de personnes.
Question 6, (Ben) : Pensez vous que les programmes automatiques de codage du FACS sont actuellement fiables, et si c’est le cas, pourquoi n’y a t-il pas une explosion de leur application dans la recherche appliquée ?
David Matsumoto : Les programmes automatiques de codage du FACS que je connais ne sont actuellement pas mauvais mais pas encore prêt à gérer des comportements spontanés avec des changements d’éclairage, de mouvements, etc… C’est probablement aussi parce qu’il n’y a pas eu d’explosion d’intérêt de la recherche appliquée à leur égard.
Question 7, (David) : Je pense que je suis un « natural ». (Un « natural » est une personne ayant naturellement une très forte capacité à détecter les mensonges, sans avoir reçu d’entrainement particulier) Peut-il être possible que je sois un « natural » ? (Oscar) : Je pense que je suis un « natural »… quel est votre conseil pour développer cette capacité ?
David Matsumoto : Pour répondre à vos deux questions, il est certainement possible que vous puissiez être « natural ». Le meilleur conseil que je peux vous donner au sujet de cette capacité est de l’utiliser sagement. Comme la célèbre citation qui été popularisée par Spider Man : « De grands pouvoirs entraînent de grandes responsabilité ». C’est particulièrement vrai pour cette situation. Ne commencez pas à analyser chaque personne que vous rencontrez et utilisez seulement les compétences que vous avez dans des situations appropriées.
Question 8, (Markus) : Je me demande s’il y a des travaux sur les comportements non verbaux des psychopathes. Je sais que les psychopathes ne ressentent pas de remord, de culpabilité ou de regret, alors ils ne livrent pas d’indices. Donnent ils d’autres indices du mensonge ? Y a t il eu des études sur ce que devrait livrer les psychopathes ?
David Matsumoto : Il n’y a pas eu d’études formelles sur les psychopathes ou les sociopathes. En revanche, je pense que les indices du mensonge sont les mêmes que les personnes « normales » et que leurs réactions émotionnelles ne doivent pas énormément différer des nôtres. Cependant, il est important de noter que les choses qui impliquent des réactions émotionnelles peuvent être différentes chez les psychopathes ou les sociopathes. Par exemple, ce qui rend un psychopathe joyeux peut être en faite quelque chose qui dégoûterait une personne « normale » et vice versa.