Les qualités nécessaires pour gérer expatriation, travail et vie de famille

Publié le 30 avril 2012 par Veroniquemp

En février, Delphine de Femmes de Challenges m’avait invité pour parler de mon parcours professionnel en tant que conjointe accompagnatrice. L’objectif était d’expliquer comment j’avais réussi à gérer vie privée et vie professionnelle dans un contexte d’expatriation récurrente. A la fin de l’interview, elle m’a posé une question très intéressante sur laquelle j’ai envie de revenir aujourd’hui car la réponse résume à elle seule la manière dont j’y suis tant bien que mal parvenue : « Quelles sont selon toi les qualités qui t’ont permis d’en arriver là ? » me demandait Delphine afin de conclure l’interview. Il m’avait alors fallu quelques secondes de réflexion pour lui répondre sans hésitation les quatre mots suivants.
  • ANTICIPATION
Dans la mesure du possible, il faut toujours essayer d’anticiper au maximum.
Sur le plan personnel, cela signifie qu’il faut se renseigner sur son pays d’accueil, lire des livres (guides, romans, tout ce qui vous tombe sous la main), éplucher les sites internet et les blogs disponibles, regarder les documentaires ou les films dont l’action se déroule dans votre futur pays d’accueil. Si vous avez la chance de faire un voyage de découverte par le biais de l’entreprise ou de l’organisation qui vous envoie, c’est encore mieux. Perso, je n’ai jamais eu ce privilège et j’ai jusque-là du découvrir l’essentiel … sur le tas ! Sollicitez votre réseau personnel pour voir si votre entourage a déjà des contacts sur le lieu de votre future destination puis contactez ces personnes sur place. Soyez à l’écoute de ceux qui y ont déjà voyagé ou vécu mais sachez aussi faire la part des choses et prendre de la distance par rapport à ce que l’on vous en dit. Sur le plan professionnel, l’anticipation est aussi un facteur clef quel que soit votre projet. Si vous avez le droit de travailler dans votre futur pays d’accueil, ayez en tête qu’il vous faudra d’abord être en règle avec les autorités locales (l’obtention d’une autorisation de travail est souvent nécessaire) pour vraiment commencer à chercher. En attendant, rien ne vous empêche de commencer à retravailler votre CV, à mettre à jour votre profil LinkedIn, Viadeo ou toute autre réseau social dans votre pays d’expatriation. Enfin, comme sur le plan personnel, mobilisez votre réseau professionnel pour qu’il vous mette en contact avec des professionnels locaux. Attendez toutefois d’avoir très officiellement annoncé votre départ auprès de votre employeur pour le faire. Si vous n’êtes pas autorisé à travailler dans votre future pays d’accueil, commencez tout de suite à réfléchir à ce que vous voulez faire de ces années à l’étranger. Restez positif(ve). Pensez à vos passions. Sky is the limit, comme disent si bien les américains. 
  • FLEXIBILITE
Lors d’une expatriation, tout est question de dosage. Si je pense qu’il faut beaucoup anticiper et s’y préparer, il faut aussi savoir laisser un peu de place à la part d’inconnu et d’imprévisible qu’il y a dans ce genre d’aventure. Lors d’une expatriation, la FLEXIBILITE est un atout majeur. Si vous ne possédez pas cette qualité, ne vous en faites pas, l’expatriation va vous y amener. Tant de choses initialement prévues peuvent changer à la dernière minute dans ce genre de projet. Autant le comprendre tout de suite : rien n’est inscrit dans le marbre lorsque vous partez en expat.
Si vous êtes un conjoint accompagnateur en recherche d’emploi, faites preuve aussi d’une grande flexibilité. Ayez conscience que vous ne pourrez pas forcément retrouver un emploi dans le même secteur, avec le même niveau de compétences … ni avec le même salaire. Bien sûr, rien n’est impossible, mais il faudra faire preuve de patience et de … flexibilité. Accepter des missions temporaires ou faire du bénévolat fait partie des étapes nécessaires, qui d’ailleurs vous aideront lors du processus de recrutement : ces expériences vous apporteront une meilleure connaissance du monde du travail localement. 
  • AUTONOMIE / INDEPENDANCE
Je pense que pour réussir sa vie de conjoint accompagnateur, il faut être ou devenir très autonome et faire preuve d’une grande indépendance. En effet, votre conjoint risque d’être très pris par ses nouvelles fonctions et n’aura que peu de temps à consacrer (malheureusement) à sa famille. C’est un fait. N’attendez pas après lui ou elle pour construire vos projets ou vous investir dans des activités. Je ne veux pas dire qu’il ne faut pas lui en parler. Mais sachez prendre des initiatives seul(e). Votre conjoint en sera d’autant plus fier que cela lui renverra un message positif : vous prenez les choses en main, votre expat en couple et en famille est sur la voie de la réussite.
  • OUVERTURE D’ESPRIT
Il y a une expression américaine que j’aime beaucoup, c’est to think out of the box. Je l’ai découverte en lisant les annonces d’emplois. C’était souvent une qualité dont devait faire preuve les candidats. Ne trouvant pas de travail au sens classique, j’ai décidé de « penser en dehors de la boite» par rapport à ma situation professionnelle. Comment trouver une activité correspondant à mon mode de vie d’expat et à ma situation personnelle de mère de famille ? Autrement dit, c’était revisiter le concept de travail (de 9h00 à 17h00) et de carrière.
L’ouverture d’esprit, c’est aussi savoir remettre en cause les modes de fonctionnement intégrés de notre société moderne et raisonner autrement, à savoir en dehors du cadre préétabli. 
Et vous, quelles sont les qualités qui vous ont permis de réussir votre expatriation ? Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation.