Henri Plagnol ne sait plus trop sur quel pied danser…

Cruel dilemme pour celui qui a commencé par soutenir Jean-Louis Borloo tout en restant à l’UMP... Est ensuite allé voir François Bayrou quand les sondages étaient encore en sa faveur et, comme ils n’ont pas décollé, voyant ainsi s’envoler ses chances de rejoindre un jour un ministère, il s’est ensuite rallié à Nicolas Sarkozy en faisant le « service minimum ».

Que faire pour le second tour soutenir Sarkozy ? Ne pas le soutenir ? Le soutenir un peu ? Faire comme si… ?

La logique voudrait qu’un député UMP, qui est allé demander l’investiture de l’UMP, vote pour le candidat UMP. Il serait normal qu’il s’engage à 200 % derrière Nicolas Sarkozy comme le font les autres députés du département… Mais Henri Plagnol calcule… il veut surtout être élu (l’intérêt collectif commence souvent chez certains politiques par l’intérêt particulier…). On a déjà vu combien il a tendance à oublier de mettre en avant les investitures quand ça l’arrange … Alors là il lui faut avoir les voix de ceux qui ont voté Sarkozy (34 % sur la circonscription) mais aussi ceux qui n’ont pas voté pour lui et dans ceux là, il y a les 11 % de Le Pen et 10,3 % de Bayrou. Et Cela fait beaucoup et c’est justement ce qu’il manque pour faire une majorité. D’autant qu’Henri Plagnol ne peut pas vraiment s’appuyer sur son bilan de député pour faire la différence et motiver les électeurs…

Alors que faire ?

Le choix d’Henri Plagnol est donc de ne pas faire trop de bruit entre les deux tours en faveur d’un Sarkozy qui est donné perdant dans les sondages. Il a donc décidé de ne rien faire dans l’entre-deux tours, moment où traditionnellement le député appelle par un tract à voter pour son candidat. C’est vrai que c’était plus facile d’appeler à voter pour Chirac en  2002 et Sarkozy en 2007… les deux étaient donnés largement vainqueurs ! Mais malheureusement cette année le candidat de la droite est dans une posture difficile…

Des élus de la majorité municipale, qui eux soutiennent Nicolas Sarkozy, ont eu envie de se mobiliser. Comme Henri Plagnol et son suppléant ne souhaitaient pas s’afficher en faveur de Nicolas Sarkozy ils ont décidé, de manière collégiale, de signer un appel en faveur du candidat-président. Une affiche a donc été préparée pour être placardée sur les panneaux électoraux de la ville au plus vite. Cette affiche a été mise en page et au moment de sa mise en impression a été envoyée en copie à tous les signataires. Certains l’ont mise en ligne sur Facebook et immédiatement il a été vu que deux noms n’étaient pas là ! Ni Henri Plagnol, ni Jacques Leroy n’ont signé cet appel en faveur de Nicolas Sarkozy ! Cette absence a vite créé une polémique en ligne !

Polémique qui est rapidement montée aux oreilles des responsables UMP et, Christian Cambon, sénateur UMP et président de la Fédération du Val de Marne, est intervenu en personne pour rappeler à nos deux candidats qu’ils avaient ordre de soutenir le candidat du parti qui leur a donné l’investiture…

Les affiches ont donc été refaites et, normalement, vous verrez bientôt sur les panneaux un appel où par magie deux nouveaux signataires seront ajoutés… Pourtant, l’excuse pour l’absence de signature était déjà trouvée : les comptes de campagnes de la législative ! Comme si quelques dizaines d’affiches allaient planter des comptes de campagne… Alors qu’un tract entier distribué partout n’avait posé aucun problème en 2007 !

Dans cette affaire d’affiches, nos deux courageux candidats avaient oublié qu’il y a des militants, des vrais, qui se battent au quotidien pour leurs idées qui se sont trouvés choqués de leur comportement ! Maintenant, et sur ordre de l’UMP sous peine de perdre l’investiture si importante pour une réélection, c’est donc machine arrière toute ! Ce sera, j’en suis certain, à celui des deux qui défendra le plus Nicolas Sarkozy… C’est pas beau la politique ?

Si les gens se détournent des partis « traditionnels » ou du vote c’est justement à cause de tels comportements.

Mais, rassurez-vous, nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises car la campagne législative « officielle » ne fait que commencer et je pense que le binôme Plagnol/Leroy va avoir du mal à prendre des engagements clairs.

Par exemple sur le futur groupe où ils vont siéger car on sait qu’un groupe centriste sera créé… Alors où va siéger le futur député Plagnol ? A l’UMP ? Au centre ? Rien ne l’empêche dès à présent, de dire où il va aller… alors attendons donc de lire les premiers tracts…

Et si François Hollande est élu, il n’y aura plus de cumul des mandats… Donc un député ne pourra pas être maire… Donc cela veut dire qu’en se présentant, si François Hollande est élu, le député Plagnol fait le choix de ne pas se représenter à la mairie en 2014 ? A partir du 7 mai nous seront fixés sur le choix fait par le député-maire entre ses deux casquettes…