"Aux yeux de M. Flowers, un spécialiste des institutions financières, le secteur bancaire européen va devoir se séparer d'actifs pour renforcer ses ratios de capitaux. Ces avoirs périphériques seront vendus au rabais " : selon Peter Hahn, professeur à la Cass Business School, le vétéran de Wall Street entend racheter bon marché des institutions financières sous-évaluées pour les redresser au forceps avant de les revendre rapidement au plus cher, en empochant la plus value.
L'intérêt que porte Chris Flowers au secteur financier européen n'est pas surprenant. Fondée en 2000, sa société J. C. Flowers & Co possède déjà une kyrielle de participations dans des organismes financiers européens de taille moyenne. Récemment, la société de "private equity" a acquis un courtier italien, une petite compagnie d'assurance belge, une banque hypothécaire allemande et une caisse immobilière britannique. Elle vise désormais les établissements non bancaires, à l'instar des compagnies d'assurance.
Le nouveau tropisme européen de ce financier rusé et ambitieux n'est pas dénué d'arrière-pensées. De mauvais placements ont pénalisé la performance de ses fonds d'investissements aux États-Unis comme dans les pays émergents. Le flux de fusions-acquisitions, son autre fonds de commerce, s'est tari. Surtout, J.C. Flowers a perdu des plumes dans la faillite, en 2011, du courtier new-yorkais MF Global, présidé par son compère et mentor, l'ancien PDG de Goldman Sachs, Jon Corzine.
Source : Le Monde