Sur la Toile, récemment… (14)
La Revue Blanche, P.-H. Bourrelier
Mieux vaut tard que jamais. En septembre 2007, Paul-Henri Bourrelier faisait paraître, aux éditions Fayard, un ouvrage intitulé La Revue Blanche : une génération dans l’engagement, 1890-1905. Ce n’est pas seulement une somme sur le sujet de la publication des frères Natanson. C’est aussi une passionnante plongée en profondeur dans une époque riche en événements nationaux et internationaux (l’Affaire Dreyfus, les attentats anarchistes, les massacres hamidiens…) et en personnages remarquables : Félix Fénéon, Stéphane Mallarmé, Léon Blum, Félix Valloton, Tristan Bernard, Octave Mirbeau, André Gide, Toulouse-Lautrec, vingt autres encore du même acabit ont établi la réputation et assuré la postérité de la revue. C’est, pour finir, un travail exceptionnel par son ampleur et sa précision. On vient de découvrir aujourd’hui, longtemps donc après la bataille, que M.Bourrelier avait prolongé son travail de recherche par un blog créé à l’occasion d’un colloque, en 2009, au Palais du Luxembourg. C’est une mine d’informations sur plusieurs thèmes concernant la Revue Blanche et la société de son époque, qui donne un aperçu de l’ouvrage de M.Bourrelier, et du journal qui l’a inspiré.
« Peut-être cette revue, dont Alfred Athis et ses frères Alexandre et Thadée Natanson furent les animateurs, est-elle plus notoire aujourd’hui qu’aux temps mêmes où deux fois par mois elle provoquait des discussions. De quelle autre feuille parle-t-on vingt ans après qu’elle a disparu ? Celle-là avait de particulier que, loin de faire sa cour au public, elle lui offrait dans chaque numéro quelque surprise amère, car elle était libre de superstitions morales et sociales » – Félix Fénéon, Bulletin de la vie artistique 1er mai 1923.
La Revue blanche : une génération dans l’engagement, 1890-1905 Paul-Henri Bourrelier Paru le 19 septembre 2007 45,70 EUR 1 vol. (1199 p.) ; illustrations en noir et blanc ; 24 x 16 cm***
L'Impossible, N°1
Gilles Deleuze, Michel Foucault, Jean-François Lyotard, Hervé Guibert… Ce sont quelques-uns des auteurs qui participèrent à l’Autre Journal, le mensuel créé par Michel Butel en 1984 et qui cessa de paraître en 1992. Vingt ans plus tard, M.Butel présente à ses lecteurs un nouveau périodique baptisé l’Impossible. « Parce que l’information est morte, c’est-à-dire illisible, inaudible, invisible, si elle n’est pas animée-ranimée par les mots, par une langue, par un style, par une pensée, inédites. Un journal doit être un événement, au sens radical de ce mot, dans la vie de chacun. Il doit troubler. Il doit inquiéter. Il doit émouvoir. Il doit transmettre l’énergie vitale sans quoi nous nous effritons de jour en jour. Ainsi, drogue entre toutes bienfaisante, il créera une addiction ».