8 femmes me fait penser à une partie de Cluedo autant qu’à Agatha Christie. Un cadavre, 8 femmes bloquées sur les lieux du crime : qui est la coupable ? Drôle, chantant, kitch à mort et coloré, François Ozon est fidèle à ce qu’on aime de lui. Car 8 femmes, c’est du pur Ozon : créativité et théâtralité, outrance, glamour, originalité vintage. C’est aussi un casting aux petits oignons : Danielle Darieux, Catherine Deneuve, Isabelle Hupert, Fanny Ardant, Emmanuelle Beart, Virginie Ledoyen, Ludivine Sagnier et Firmine Richard. Elles chantent toutes, et elles chantent bien (les chansons sont en lien). Aucun premier ou second rôle, elles ont toutes leur nécessité et leur particularité. Les décors, les lumières, les couleurs, les costumes, le film est un clin d’œil à la comédie musicale US des fifties. Mais derrière cette énorme bonbonnière, cet air innocent et naif des actrices, derrière la légèreté des scènes chantées, on sent une atmosphère étouffante et malsaine qui ajoute encore au plaisir de ce film. Toutes semblent si innocentes et candides au premier abord qu’elles en deviennent effrayantes et absolument coupables lorsqu’on gratte le vernis. La rigueur de François Ozon c’est de ne faire que suggérer ce côté sordide et délétère derrière une tournure délicieusement kitch. On le voit si on veut, on s’y arrête si ça nous chante. Ou on se laisse entraîner et on essaye de deviner qui a tué. Comme on le ferait au Cluedo.
trailer version longue