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Une langue étrangère

Publié le 30 avril 2012 par Cebeji

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En tant qu'homme international, oui, il m'arrive de sortir de chez moi, et féru de communication en tout genre, je me suis posé la question de l'apprentissage d'une langue étrangère pertinente.

Je me suis posé cette question car personne ne s'était permis de le faire auparavant, à l'exception peut-être de mes profs de langue, mais c'est un autre débat.

En consultant ma mémoire, tiroir polyglotte et autres essais infructueux, force m'a été de constater que je baragouinais couramment l'Anglais ; oui « baragouinais » car ce verbe tend à promouvoir le grand breton puisque émanant du petit, signifiant du reste, pain et vin, autrement dit « parler la bouche pleine bourré ».

Donc first of all l'Anglais, puis en Allemand, j'avoue, je teutonne un peu...

Signalons également le souvenir de m'être distingué en tant que latiniste.

En revanche pour le Grec, comme on dit trivialement et traditionnellement, je l'ai eu dans le c..

Après ce rapide bilan de compétences acquises peu ou prou, reste la difficulté du choix d'une nouvelle compétence linguistique à acquérir cette fois et plutôt prou de vrai.

Dans la grande liste des possibles, on décompte le Chinois muni de sa panoplie d'idéogrammes qui, à la longue feront des kilogrammes. Donc, non !

Le Russe ?

Déjà emprunté par nature, ce serait redondant.

Etc...

L'exhaustif itérativement fastidieux m'empêche de poursuivre au risque de vous priver de quelques  jeux de mots inénarrables.

A force de réflexion et de méditation indue, j'en suis arrivé à la conclusion suivante :

je jette mon dévolu sur le droit !

Parfaitement le droit !

Ce langage a tous les attributs de l'étrangeté, euh de l'étranger :

- Il s'apprend à la Fac comme les autres langues.

- Il possède sa propre syntaxe, son vocabulaire, ses règles.

- Il est incompréhensible si non appris.

- Il est valorisant, international agrémenté de quelques aménagements.

Si tout cela n'en fait pas une langue étrangère, hein ?

Le droit a juste un petit défaut...

Sa légitimité et finalement sa pertinence.

Tout d'abord, en tant que langue étrangère, son emploi devrait faciliter la communication entre les peuples et même la communication tout court mais il n'en est rien, c'est un langage d'initié abscons.

D'où l'expression, le droit délie les initiés.

D'autre part, il est corrélé à la justice, ce qui le rend dépendant d'un système, qu'il entretient paradoxalement, en le réservant, le privatisant à des élites.

Nul n'est censé ignorer la loi !

Personne ne connaît véritablement et exhaustivement la loi des hommes, pas même les avocats

(parler des avocats fait prendre la mayonnaise...).

Cette phrase de « droit » induit une faille de taille ainsi qu'une inculpation potentielle pour toute personne présumée innocente ; par défaut, l'homme est coupable, il existe bien un texte de loi ignoré pour valoir ce que de droit...

Un résultat de justice est le fruit de la bataille ordonnée de spécialistes du droit sous l'orchestration d'un magistrat. L'avocat ou le procureur maîtrisant plus finement cette matière aura gain de cause sur  son adversaire et verra triompher son client au mépris parfois, de la justice.

L'usurier du droit en est l'usufruitier !

J'aurai dû faire avocat non ?

Le droit n'est ni moral ni légitime, il se veut au service de toute cause, défendable ou non, il ne répond qu'aux règles de celui ou celle qui le domine. Mais comme il subsiste toujours un doute, sur une énième interprétation tangible, le droit n'obéit qu'à lui-même, promettant à ses pourfendeurs une quête absolue de la subtilité qui fera la différence.

Par surcroît, nous pourrons ajouter avec un tact empreint du profond respect qui jamais ne m'habite pour ce genre de pratique, qu'en plus de la confusion générée par le droit, son non-respect  par de nombreuses institutions le confine à l'obsolescence.

Alors oui c'est une langue étrangère... à l'humanité et désuète.

Chronique à (com)paraître


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