Loin des caméras, dans les méandres même de la campagne de François Hollande, une guerre larvée se déroule entre les caciques de la rue de Solferino, mais, pas seulement. Dans les miasmes d’une tambouille nauséabonde, après le ralliement à la candidature de François Hollande pour un vrai changement par le Mouvement des Africain-français (MAF), à qui le candidat socialiste a réservé un pan de son discours de dimanche à Bercy, en indiquant que les Africains doivent se sentir fiers de la vraie France et non l’inverse, certains n’en veulent pas, prouvant une fois de plus, leur négrophobie. Le cas de Manuel Valls est patent. Jamais, ô que jamais, un responsable politique de haut plan ne s’était comporté ainsi. On n’avait jamais vu autant de noirs lors d’un meeting du PS. Ambiance.
Au sein du Parti socialiste (PS), plusieurs membres non européens (de souche), et plusieurs voix s’élèvent pour fustiger le comportement du DSK-compatible et opportuniste Manuel Valls. Beaucoup se plaignent déjà de l’attitude de l’élu de l’Essonne (9-1), et redoutent déjà sa nomination tant annoncée comme ministre de l’Intérieur si François Hollande remporte le scrutin de dimanche prochain. Ce serait, sans doute, une erreur grossière du candidat socialiste. Confier ce poste à un homme qui n’a jamais vraiment été de gauche, c’est plomber la réconciliation du Parti socialiste, avec les minorités dites visibles dont le destin est lié à l’immigration, tout comme le parcours de l’immigré Manuel Valls. Nous y reviendrons.
Il ne faut surtout pas que François Hollande, le rassembleur, certes, oublie que, il fut le seul, avec notamment Ségolène Royal, qui avait annoncé que coûte que coûte, il maintiendrait sa candidature même si DSK annonçait la sienne. En ce temps-là, tous les autres faisaient semblant d’être sur les starting-blocks de la primaire socialiste alors qu’en fait, ils s’apprêtaient à se désister en faveur de l’ex directeur du FMI, jouaient au chat et à la souris, soufflant le chaud et le froid dans une hypocrisie abyssale.
Hier, dimanche, en marge du meeting de François Hollande à Bercy, de mémoire d’homme, on n’avait jamais vu un tel déferlement nauséeux. L’équipe de François Hollande par amitié entre le candidat et la présidente du MAF, l’écrivaine talentueuse et à succès Calixthe Beyala, par souci républicain et échange de bons procédés, l’avait convié au meeting de Bercy. Arrivée sur place avec une petite équipe des membres du MAF, elle fut reçu gentiment et très chaleureusement par le bras droit de François Hollande, Stéphane Le Foll, le responsable de l’organisation de sa campagne. Ensuite, les membres du MAF après avoir récupéré leurs accréditations VIP, se sont vus bloqués par une équipe de barbouzes mandatés par ….Manuel Valls.
Très étonnés, les membres du MAF un peu éberlués et désabusés ont voulu demander des explications. C’est ainsi qu’on leur a signifié que le candidat socialiste se concentrait avant son discours et par conséquent, il était impossible de le rencontrer. Mais, après ce petit blocage, de nouvelles instructions sont parvenues et un vigile s’est presque accroché sur l’accréditation d’un des membres du MAF pour tenter de l’enlever de son cou, sous le regard étonné de quelques personnes. Comment peut-on inviter des gens et ensuite tenter de les agresser ? C’est inadmissible.
Manuel Valls, qui est devenu français en 1982, donc, il y a 28 ans, tandis que Calixthe Beyala est française depuis….près de 40 ans, ose se déclarer favorable aux « quotas » d’immigration. Manuel Valls, dont l’électorat est issu de l’immigration, veut que sa ville soit plus blanche. OK. Mais, dans la diversité tant réclamée, il la refuse au sein du Parti socialiste. Ce qui est sûr, le MAF s’en souviendra et viendra dans sa ville d’Evry s’il ne s’excuse pas.
François Hollande doit se méfier de cet homme. Il est entrain de vouloir miner sa campagne. Du côté du Parti socialiste, il faut changer de logiciel ou le re-formater. Cette refondation doit se faire sans paternalisme abscons. Les Africain-français n’accepteront plus jamais de se faire marcher sur les pieds et seront prêts à affronter quiconque…Néanmoins, les différences n’empêchent pas l’amitié !