Le journal Le Parisien parlait d’un «résultat incompréhensible pour les Français» alors que Jean-Luc Melanchon, sur Europe 1, se prenait de compassion pour les suisses en affirmant : « Je les plains de tout mon cœur ». Je me souviens même qu’un journaliste a osé affirmer que le peuple suisse était « coincé » et c’est la raison pour laquelle il était incapable de profiter des vacances. On réalise donc ainsi que le résultat de cette votation est resté incompréhensible pour nos voisins.
Pourtant, ce fut un vote de raison car les suisses se sont rendu compte qu'accorder six semaines de vacances à tous les employés serait trop lourd pour notre économie dans le contexte actuel. Ce sens de la responsabilité, qui met en avant un intérêt collectif au détriment d’un profit individuel, permet à la Suisse de rester compétitive et de préserver encore ses emplois. D’ailleurs le taux de chômage est récemment passé de 3,4 à 3,2. Une exception helvétique dans un contexte mondial très morose.
Nous pouvons donc saluer le «sens des réalités» des Suisses pendant que la campagne électorale française laisse apparaitre, quant à elle, un déni de la réalité. En effet, en analysant le projet de François Hollande (probable futur président), on réalise que son programme économique ne permet pas de réduire la dépense publique.
Face à la situation économique actuelle, le grand défi de la France est le retour à l’équilibre de ses finances publiques. Ce n’est pas la création de 60 000 postes supplémentaires dans l’Education Nationale, l’augmentation d’emplois aidés, la nationalisation du crédit ou le retour de la retraite à 60 ans qui va arranger cette situation. On se rend très vite compte que le programme de François Hollande n’est pas adapté à la situation grave du pays car (lire la suite)
Thierry Dime - Directeur de publication du magazine Le Monde Economique